Avant guerre, la Tchécoslovaquie était la 4ème puissance économique européenne. Il suffit de visiter le musée de l'automobile de Mulhouse pour constater qu'il existait là-bas autant de constructeurs que chez nous. Et les chars Skoda ont fait merveille...aux mains des Allemands.
L'Europe centrale n'a jamais été un désert économique ou culturel. (Sauf pendant la période de cauchemar qu'a été la guerre de Trente Ans, mais c'est un épisode, pas une tendance.)
Bismark disait : "qui tient la Bohème tient l'Europe."
Et Helmut Kohl, avant la chute du Mur :"Quand on est sur le pont Charles à Prague, on n'est pas sur la lune ! On est au centre de l'Europe."
Nous autres français avons un vision un peu décalée, de cette Mittel Europa, où l'Allemagne est beaucoup plus présente que nous, et cela bien avant 1989. On est un peu à l'Ouest, en somme.
Reste le cas de l'éternelle pagaille et de l'inusable bureaucratie russe. On peut accuser le communisme, qui a certes fait empirer les choses, mais ces deux problèmes ont toujours existé, de Pierre le Grand à Nicolas II.
Il me semble que ça peut s'expliquer par l'immensité du pays, son climat épouvantable en hiver, et l'absence d'un réseau de transport digne de ce nom. Comment voulez-vous gouverner un pays sans route où on ne peut rien transporter en hiver, ou le préfet suivant se trouve à 500 km, alors que ses administrés sont trop loin pour accéder à ses services en hiver ?
A noter que ça n'exclut pas un développement rapide, dans les années à venir, des régions de la Russie d'Europe : dans l'absolu, il ont les moyens d'y arriver. Le constat historique ne décrit pas une malédiction éternelle.
Population vieillissante, certes, mais aussi manne pétrolière. Leur problème principal pourrait bien être le manque de confiance des investisseurs étrangers. La Russie semble encore potentiellement instable.