Premier point : quand un paléontologue découvre une nouvelle population, il a toujours le réflexe de parler de nouvelle espèce et de décrire celle-ci en se donnant le droit de la nommer.
Décrire une nouvelle espèce est quelque chose de très prestigieux.
Quand, ça devient trop le fouillis, la communauté scientifique se réunit dans des colloques, des séminaires, des ... Et, suite à de longs débats, on réduit le nombre d'espèces on procédant à des regroupements. L'homo erectus est ainsi le regroupement d'une dizaine d'anciennes espèces qui n'étaient pas assez différentes pour garder ce statut.
Ensuite, ce nouvel humain nous est présenté comme présentant des caractéristiques à la fois archaïques et modernes. On peut donc se retrouver face à 3 cas:
- un hybride entre nouveaux venus et anciennes populations;
- un mutant représentant une évolution des anciennes populations vers un homme plus moderne;
- un futur isolat; une population qui est en train de se spécifier et qui finira en cul-de-sac évolutif puisqu'il n'y a aujourd'hui qu'un seul genre homo.
Pour ceux qui suivent le débat depuis quelques années, voire quelques dizaines d'années, on sait qu'il y a 3 théories pour expliquer la naissance de l'homme moderne :
- la théorie très soutenue par les scientifiques chinois : l'homme moderne est une continuation des populations locales. En fait, il serait né partout presque en même temps par des évolutions convergentes des populations locales. Dans, les chinois actuels sont les descendant des erectus qu'on trouve en Chine.
- la théorie "out of Africa", les sapiens sont nés en Afrique et ils ont colonisé le monde entier. Thèse qui perd de sa consistance surtout depuis que les études ADN semblent indiquer que notre cousin neanderthal se serait "dilué" dans les populations sapiens nouvellement arrivées ( à l'époque, s'entend

).
- la théorie buissonnante, tout au long de l'histoire de l'humanité les échanges génétiques ont fait qu'au delà de certaines disparités régionales, il y a toujours eu peu ou prou une seule espèce humaine. On retrouve donc dans les humains des diverses régions des caractéristiques modernes provenant d'apports extérieurs ou de mutations locales et des caractéristiques archaïques provenant des populations anciennes locales.
Quand on lit les compte-rendus, on se rend compte que la science chinoise semble se rapprocher de la théorie buissonnante. Puisqu'ils évoquent un mélange de caractéristiques archaïques et modernes. Et ils le font à la manière chinoise, donc sans dire que leurs positions ont évoluées sur le sujet.
Mais, il s'agit de populations relativement modernes. D'une époque où, à part l'homme de Florès, il était retenus que les sapiens avaient colonisés la terre entière. On peut donc exclure les mutants. Il ne reste que 2 solutions :
- soit, les derniers représentants de populations autochtone qui ne se seraient pas "dilués" dans la vague moderne. Ce serait cohérent avec le positionnement "espèce différente de sapiens". Ce serait cohérent parce qu'il se serait agit d'isolats qui vont finir par disparaitre.
- soit, une population moderne qui aurait gardé quelques spécificités archaïques plus prononcées. Spécificités qui ont finit par disparaitre. Et là, ce ne sera pas une espèce particulière, mais au mieux, une sous espèce de sapiens.
Voici la version française :
http://www.sharknews.fr/societe/science/3188La chute de l'article est intéressante :
Citer :
En raison de ces différences anatomiques, hommes modernes et homme de la grotte du cerf rouge n’auraient pas ou peu eu de relations inter-espèces. Ces derniers n’auraient donc pas contribué au capital génétique des populations humaines actuelles.
Le peuple du Cerf rouge pourrait descendre de groupes d’humains encore inconnus, qui seraient venus d’Afrique. Les ancêtres des hommes modernes auraient colonisé l’Asie il y a environ 70.000 ans. Mais peu de choses sont encore connues sur l’évolution de l’homme moderne sur le continent eurasien.
La communauté scientifique est cependant encore divisée sur le cas de l’homme de la grotte du cerf rouge. Pour certains, les importantes différences anatomiques ne suffiraient pas à les qualifier de nouvelle espèce humaine, l’homme moderne étant physiquement exceptionnellement variable, contrairement à l’homme de Néandertal par exemple.