Alain.g a écrit :
Il fut un temps où dans certains milieux intellectuels ne pas être communiste était un problème pour faire carrière et être admiré. Critiquer était adhérer au fascisme. il y avait un contexte porteur et le réseau communiste était puissant.
Le marxisme avait envahi des pans entiers de la pensée, très présent notamment dans l'université, présenté comme une évidence scientifique disait-on. L' imprégnation n'a jamais cessé tout-à-fait , même après 1989, expliquait J. F. Revel dans ses ouvrages dont le célèbre ni Marx ni Jésus, sans comprendre ce phénomène.
C'est indéniable. Mais c'était limité aux milieux intellectuels. Cela n'atteignait pas les milieux de pouvoir : administrations publiques (sauf enseignement et culture évidemment) et les milieux des affaires. Le quotidien Le Monde donnait le ton. Mais les chefs d'entreprise lisaient plutôt le Figaro, outre la presse économique fort peu marxiste.
J'ai connu successivement deux institutions de l'Etat : celle de l'Education Nationale comme élève et celle des armées comme militaire de carrière. J'ai constaté dans ces deux milieux une application symétrique du devoir de réserve : un professeur ne dit pas exprimer d'opinions de droite dans ses cours, un militaire ne doit pas exprimer d'opinions de gauche.
A contrario, ce qui suit est parfaitement admis.
Un prof de philo à ses élèves : " On s'étonne que des ouvriers votent à droite. Mais c'est facile à comprendre ! On les traite comme des chiens. Alors ils votent comme des chiens. "
Conversations entre militaires :
- Tu lis Le Monde ?
- Ben oui. Je prépare l'Ecole de Guerre. Il faut bien. Mais je n'aime pas du tout ce journal.
" De toutes façons, l'Ecole des Annales, c'est fini. On n'en parle plus." (Les militaires sont très portés sur l'histoire, mais assez sélectifs sur les historiens).
La photo officielle du président Mitterrand arrive par le courrier, destinée à remplacer dans le bureau du commandant celle du président Giscard d'Estaing :
- Tiens ! La photo du président.
- Tu veux mon poing sur la gueule ?
Au lendemain des élections municipales de 1983 : "On a gagné !".