JPdeRouen a écrit :
J'ai du mal à voir d'où peuvent venir ces étranges tentatives d'établir des rapprochements Napoléon/Hitler. Un regard superficiel sur l'histoire? Pourtant, au-delà des similitudes, presque tout les oppose. A commencer par le rapport au judaïsme.
Tentatives susceptibles de sombrer dans bon nombre de travers... C’est la marotte des antinapoléoniens primaires. Voir (mais pas lire) à ce sujet le torchon de Ribbe sorti à l’occasion du bicentenaire d’Austerlitz : « Le crime de Napoléon ».
Pouzet a écrit :
Est ce que Hitler connaissaient bien l'épopée napoléonienne ?
J’ignore la qualité de ses connaissances sur le sujet, mais Napoléon a bien suscité son intérêt (pas à la mesure d’un Frédéric II).
On peut se souvenir de sa visite de Paris et de son recueillement face à la tombe de l’Empereur :
ou encore du retour des cendres de l’Aiglon :
« Monsieur la Maréchal, le 15 décembre s’accomplira le centenaire du jour où le corps de Napoléon fut déposé aux Invalides. Je voudrais profiter de cette occasion pour vous faire savoir, monsieur le Maréchal, que j'ai pris la décision de rendre au peuple français les restes mortels du duc de Reichstadt. Ainsi, le fils de Napoléon, quittant une ambiance qui, durant sa vie tragique, lui était déjà étrangère, retournera dans sa patrie pour reposer auprès de son auguste père. »
(Hitler à Pétain, 13 décembre 1940)
A l’époque, d’autres aussi ne voyaient pas Napoléon avec indifférence :
C’est le bureau de Churchill à Chartwell.
Pouzet a écrit :
Quand Hitler a donné l'ordre à ses armées d'envahir la Russie en 1941, son entourage a t-il essayé de le prévénir qu'il risquait de finir comme Napoléon ?
Lui même ne s'est-il pas posé la question ?
L’ombre de la campagne de Russie plana en effet quelque peu à cette époque, comme d’ailleurs le souvenir de Charles XII en 1812.
John Toland (Hitler) cite (mais j’ignore sa source) cette réflexion d’Hitler face à Bormann : « Vous pouvez être certain que j’ai longuement et anxieusement médité l’exemple de Napoléon et ses expériences. »
Toujours face à Bormann (1er mars 1942) : « Maintenant que janvier et février sont derrière nous, nos ennemis peuvent renoncer à nous voir subir le sort des armées de Napoléon. »
Son discours au Reichstag du 26 avril suivant apparaît comme un écho : « Nous avons maîtrisé la destin qui a brisé un autre homme il y a cent ans. »
La comparaison inspira également les caricaturistes :
Dans le domaine de la propagande, ici nazie, on peut citer le film Kolberg (1945), évoquant le siège de la ville en 1807. Les Français n’y ont pas le beau rôle.
Gneisenau (Horst Caspar) :
« C’est une page de gloire pour le citoyen prussien. Il savait que lorsqu’il y a danger, il y a une issue et la victoire. Et si aujourd’hui en 1813, six après, le peuple s’insurge à nouveau Majesté, c’est qu’il est animé par une force secrète et par l’exemple de la ville de Kolberg. Il aspire à suivre cet exemple, à rompre les chaînes. Le peuple va livrer la bataille des Nations. La tempête se déchaîne. »