Gér@rd a écrit :
On peut remarquer qu'il s'agit d'une publication politiquement extrêmement tendancieuse. Il suffit pour s'en convaincre de lire simplement la première phrase :
"
Lorsque les socialistes arrivèrent au pouvoir et qu'ils furent les maitres de Paris, la première chose à laquelle ils durent songer, ce fut d'exproprier toutes les maisons de la ville, afin de les transformer et de les mettre en harmonie avec les nouvelles institutions sociales."
Ce n'est pas une raison pour refermer l'ouvrage aussitôt lue cette première phrase. Sans être, de loin, une oeuvre littéraire majeure, cette profession de foi utopique n'est pas dénuée d'intérêt.
Le premier chapitre traite de l'urbanisme. Deux aspects m'ont frappé : une vie sociale confinée dans des constructions et une aspiration au luxe.
Les rues à l'air libre sont délaissées pour des rues-galeries aménagées dans les bâtiments. Tous les logements communiquent entre eux. Les bâtiments sont desservis par des voies de chemin de fer souterraines. On vit en espace clos au point qu'il n'est plus nécessaire de se munir de bottes, d'imperméables ou de parapluies. Ce n'est pas loin de certaines conceptions architecturales comme celles de la Charte d'Athènes et cela annonce aussi nos actuelles galeries et centres commerciaux.
Au passage, on relève un souci hygiéniste très daté : l'état de santé de la population moins exposée aux intempéries s'améliorera.
Les lieux publics ainsi que les moyens de transports, principalement les chemins de fer, sont richement décorés :
Le premier étage est occupé par des rues-galeries de dimensions inégales. Le long des grandes voies, elles prennent toute la largeur du bâtiment et sont hautes en proportion. Magnifiquement meublées et décorées, elles forment les rues-salons dont on lira plus loin la description. Les voitures du métro sont particulièrement luxueuses :
Suspendues sur de quadruples ressorts, tendues de riches étoffes, ornées de passementeries et moelleusement capitonnéesOn relève aussi une totale indifférence pour le patrimoine architectural : l'Ile de la Cité et Notre-Dame sont rasées pour faire place à un immense palais à la Ceaucescu. Visiblement, Mérimée et Violet-le-Duc n'ont pas été entendus par les socialistes utopistes qui ont inspiré l'auteur de
Paris en l'an 2000.
Un détail plaisant : le vin est manifestement une denrée stratégique :
Citer :
Ce chemin de fer n'est pas destiné aux voyageurs mais seulement aux marchandises encombrantes, au vin, au bis, au charbon, etc,...
Cela me rappelle un vieux souvenir. Dans la bâtiments de la Marine Nationale il y avait, jusque dans les années 1970, des cuves à vin et il était même prévu des ravitaillements de vin à la mer bord à bord avec le navire ravitailleur au moyen de tuyaux comme pour les ravitaillements en eau ou en carburant. Les spécifications techniques en étaient détaillées dans la documentation de l'OTAN avec cette note inscrite entre parenthèses :
French Navy only.