Jefferson a écrit :
Il me semble que vous jouez sur les mots, pour me faire dire quelque chose que je n'ai pas écris.
Je ne vois pas en quoi je joue sur les mots et je ne vois pas non plus ce que je vous aurais fait dire que vous n'auriez pas écrit. Je ne vois d'ailleurs pas l'intérêt de commencer votre réponse par une telle remarque.
Jefferson a écrit :
Je ne proposais pas de thèse, j'ai du mal à comprendre pourquoi vous décortiquez mon propos, comme si vous vouliez me mettre en difficulté.
Je n'ai nullement l'intention de vous mettre en difficulté. J'utilise cette technique qui consiste à citer le propos de mon interlocuteur avant d'y répondre (que je n'ai pas inventée, mais simplement reprise à d'autres personnes après avoir constaté son intérêt) parce qu'elle permet de mettre clairement en lumière ce à quoi je réponds et évite justement de faire dire aux gens autre chose que ce qu'ils ont écrits, quitte à ce qu'ils nuancent ou explicitent leur propos s'il s'avère que je l'ai compris de travers.
Jefferson a écrit :
Je n'ai rien contre le fait de croiser le fer, mais j'aime bien savoir quel est l'enjeu.
Est-ce parce que j'ai mentionné le titre du livre auquel avait participé Pierre Serna que vous est venu à l'idée que mon intention était de croiser le fer ? Il n'y a pas d'autre enjeu que d'échanger des avis sur la question posée au début de ce sujet et cela n'a rien à voir avec une partie d'escrime, même à fleuret moucheté.
Jefferson a écrit :
Je ne faisais finalement qu'énoncer quelques banalités qu'il est utile, sans doute, de rappeler.
Effectivement, ce que vous avez écrit à propos du Moyen Âge et de la décadence romaine était d'une grande banalité. Il était toutefois surprenant que vous considériez que les historiens avaient attendu aujourd'hui pour se rendre compte que ces catégories étaient critiquables.
Jefferson a écrit :
- Je mets Furet avec Soboul pour une raison très simple, que les spécialistes de l'historiographie révolutionnaire savent bien : leur fameuse querelle.
C'est un curieux raisonnement. Conclure que deux auteurs sont également dépassés parce que le renouvellement de l'approche que proposait l'un a engendré une "querelle" avec l'autre n'a guère de sens.
Jefferson a écrit :
L'histoire est sans cesse révisée.
Cette affirmation est un postulat de principe qui ne tient pas compte de la réalité. Il y a certes de nouvelles recherches qui enrichissent régulièrement les connaissances, mais cela n'entraîne pas régulièrement un bouleversement complet des perspectives. Il y a eu une phase dans les années 1960 et 1970 où effectivement la Nouvelle Histoire ambitionnait de réaliser une histoire totale en ouvrant de nouveaux chantiers dans des directions qu'on n'avait pas encore explorées jusque-là, mais ce foisonnement s'est en partie tari dès les années 1980 avec notamment la disparition des thèses d'Etat qu'on mettait 20 ans à réaliser.
Jefferson a écrit :
Les deux, Soboul comme Furet, sont aujourd'hui dépassés.
Je ne suis pas un spécialiste de la Révolution, mais cette affirmation me paraît bien péremptoire.
Ça a un côte un peu "meurtre du père", comme quand Patrick Boucheron "flinguait", il y a quelques années,
Montaillou d'Emmanuel Le Roy Ladurie dans la revue
L'Histoire avec de bien mauvais arguments et d'abord et avant tout parce que ce livre avait le tort d'être le livre d'histoire écrit par un universitaire qui s'était le mieux vendu.
Jefferson a écrit :
- Pour Serna, il faut tout de même savoir de quoi on cause.
C'est bien là le problème. Vous citez un exemple où vous êtes le seul à savoir de quoi vous causez.
Jefferson a écrit :
Vous avez lu UN livre de Serna et vous prétendez me renvoyer doucement dans les cordes ?
Le fait d'avoir lu un livre auquel il avait participé faisait que son nom ne m'était pas totalement inconnu.
Jefferson a écrit :
Tapez "Pierre Serna" et "Directoire" dans Google et suivez les liens, vers des articles, des ouvrages, des conférences, des thèses qu'il a dirigées. Je parle de Pierre Serna, mais de nombreux historiens ont entièrement repensé le chantier de l'historiographie révolutionnaire depuis les années 90.
Je n'ai pas eu besoin d'attendre que vous me donniez ce conseil pour le faire. C'est comme ça d'ailleurs que j'ai vu qu'il avait participé au livre dont je vous ai donné le titre. Sur le Directoire, par contre, je n'avais vu que
Républiques sœurs. Le Directoire et la Révolution atlantique qui, comme je l'ai dit, a l'air de traiter d'un aspect très spécifique du Directoire. J'estime donc étrange que vous donniez un exemple où à peu près personne ne peut se faire une idée de l'ampleur du renouvellement qu'apportent les travaux de cet auteur.
Jefferson a écrit :
Vous savez, le renouvellement de l'histoire ne se fait pas que sur les tables des librairies, à destination du grand public cultivé.
Vous devriez peut-être avant de prendre de haut vos interlocuteurs vous poser la question de savoir à qui vous vous adressez, comme vous préconisez de le faire pour les auteurs des livres que vous lisez.
Jefferson a écrit :
Ce n'est sans doute pas Lentz qui participe à renouveler l'histoire du Consulat, en effet. Il écrit des ouvrages savants qui s'appuie sur les travaux d'autres auteurs, moins connus de l’honnête homme. Il y a aussi des mémoires, des thèses, des articles, des colloques, des ouvrages collectifs - l'histoire universitaire, en un mot.
J'ai cherché en vain les travaux universitaires sur l'histoire du Consulat et de l'Empire. Cela semble rester une chasse gardée où les universitaires sont persona non grata. Si vous connaissez des livres qui renouvellent vraiment cette histoire, ça m'intéresse, mais ne venez pas me dire que ces livres existent s'ils n'existent pas.
Jefferson a écrit :
Qui ne se réduit pas à la scène française, je vous le rappelle.
Et encore un qui me prend pour un Français nombrilique.
Jefferson a écrit :
Quant à cette remarque finale de votre dernière intervention, "Ce qui importe, ce n'est pas qui écrit, mais ce qu'il écrit", pardonnez-moi, mais vous ergotez.
Je vois avec regret que vous figurez dans la catégorie des gens qui reprochent aux autres ce qu'ils ne cessent de faire eux-mêmes.