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Qu'entendez-vous par "problèmes d'ordre éthique" ?
On me demande, alors je risque à quelques considérations que sinon je garde bien volontiers pour moi...
Que prendre l'avion, ou autre moyen de transport sur de si longues distances, avec la dépense énergétique associée et tout ce qui en découle, juste pour mon petit plaisir de touriste occidental, ça me pose un problème...
Qu'actuellement, l'Islande, par exemple, a de gros problèmes d'érosion des sols (sols volcaniques très fragiles) à cause du tourisme, qu'une société comptant dans les 300 000 personnes a du mal à gérer.
Que l'Everest, toit du monde, est une gigantesque poubelle a ciel ouvert où les corps gelés le disputent aux toiles de tentes, aux déjections qui ne se dégradent pas vu les conditions météo permanentes là haut, et aux bombones d'oxygènes vides, tout ça parce que des hordes d'occidentaux (au sens large) en mal se sens à donner à leur existence ressentent le besoin d'aller dans les plus hautes montagnes pour prouver leur supériorité sur le commun des mortels.
Que dans le "sanctuaire" de l'Annapurna, on a des stand "Coca Cola" qui défigurent les villages paumés dans les hautes vallées himalayennes.
Qu'aller dans des pays où souvent des populations sont les laissés pour compte du monde moderne avec mon mode de vie d'occidental pourri gâté me pose problème.
Et bien d'autres raisons liés à des convictions personnelles. Je ne suis pas sûr d'avoir raison, mais c'est quelque chose que je ressens et dans le doute, je préfère m'abstenir. Quand j'ai besoin de grands espaces, je préfère m'en remettre aux derniers paysages à peu près préservés que nous avons par chez nous.
« Je hais les voyages et les explorateurs. »
« non satisfait encore de vous abolir, il lui faut rassasier fiévreusement de vos ombres le cannibalisme nostalgique d'une histoire à laquelle vous avez déjà succombé »
Certaines lectures laissent des traces...
Vous n'imaginez pas à quel point ces images à elles seules résument pour moi la tristesse du monde dans lequel nous vivons... Nous ne savons plus laisser d'espace au rêve, au sauvage, à l'inconnu et au mythe: il faut que l'on aille conquérir tout, envahir tout de notre présence et de notre existence que nous considérons si primordiales et qui s'avèrent pourtant si éphémères et futiles.
Bref, vous m'excuserez cet étalage passager d'état d'âme.