JMTARDIF a écrit :
Au départ, les vainqueurs de la Première Guerre Mondiale ne voulaient pas rendre l’Alsace à la France, en effet ils la considéraient comme un territoire allemand. Clémenceau, le Président du Conseil (équivalent du Premier Ministre) est désemparé. Heureusement pour la France, Eugénie de Montijo, l’épouse de Napoléon III et l’ancienne Impératrice des français lui remet un document d’une importance capitale, une lettre du Roi Guillaume Ier datée de 1870…Lettre de Guillaume à l'impératrice Eugénie
...
L’intervention de l’ex-Impératrice fut véritablement l’événement qui relança les négociations au profit de la France. Elle fut d’autant plus surprenante qu’Eugénie avait plus de 90 ans et que tout le monde l’avait oublié dans sa patrie. Vous savez désormais qui a permis à l’Alsace de redevenir française.
Ce n’est qu’élucubration. Clémenceau n'a jamais été désemparé.
Le principal vainqueur de la première guerre mondiale était la France et il était entendu en France, par l’opinion publique, le gouvernement et le parlement, qu’après la victoire l’Alsace redeviendrait française. C’est ce qui avait été proclamé par les deux chambres réunies au cours de la séance du 4 août 1914 :
ne pas déposer les armes avant que l’Alsace et la Lorraine ne fussent restituées à la Mère Patrie. Une commission avait été constituée dès 1915 pour préparer la réintégration de l’Alsace : la Conférence d’Alsace-Lorraine. Il y avait unanimité sur la question quels que pussent être l’opinion du gouvernement britannique ou les états d’âme du président américain. Quant au vaincu, l’empire allemand, il ne pouvait que passer sous les fourches caudines du vainqueur, ce qu’il fit en acceptant les conditions de l’armistice puis en signant le traité de Versailles. L’ex-impératrice Eugénie n’a joué aucun rôle.
Aux termes de la convention d’armistice du 11 novembre 1918, les forces allemandes devaient évacuer les territoires situés sur la rive gauche du Rhin, l’entretien des troupes d’occupation des pays du Rhin (non compris l’Alsace-Lorraine) étant mis à la charge du gouvernement allemand. La précision
(non compris l’Alsace-Lorraine) exprime sans ambiguïté les intentions de la France. A la différence des autres territoires occupés par les Alliés où les administrations civiles avaient été maintenues sous le contrôle des forces d’occupation, une administration française transitoire fut décrétée dès le 15 novembre 1918.
Cela fut ratifié à l’article 51 du traité de Versailles : les territoires cédés en 1871 sont réintégrés dans la souveraineté française rétroactivement à compter du 11 novembre 1918.
Il fut un temps question d’un référendum (on disait encore plébiscite) mais l’idée en fut vite écartée à la vue de l’accueil enthousiaste que reçurent les soldats français lorsqu’ils pénétrèrent en Alsace. Le président Poincaré s’en justifia dans un discours prononcé en novembre : «
L’Alsace et la Lorraine sont redevenues françaises. … Pour justifier le retour de la Lorraine et de l’Alsace à la France, il n’est que de rappeler ces siècles de gloire commune suivis de ces lourdes années de douleur partagée. Un plébiscite n’ajouterait rien à l’éloquence des faits. Un plébiscite serait un leurre puisqu’il ne pourrait appeler à se prononcer tous ceux des Alsaciens et des Lorrains que le traité de Francfort a dispersés. Un plébiscite serait un déni de justice puisqu’il subordonnerait iniquement à une consultation nouvelle, des libertés que les populations possédaient, de longue date, avant la violence dont elles ont été victimes et des droits que l’ennemi a bien pu leur ravir pour un temps, mais qui étaient et sont restés imprescriptibles.»