Pierma a écrit :
On peut peut-être parler de mauvaise évaluation du personnage Hitler, mais il a été pourtant le premier à comprendre le danger qu'il représentait, à la lumière de la nuit des Longs Couteaux (qu'il a jaugée en connaisseur) et bien sûr de l'élimination du Parti Communiste Allemand.
C'est normal. C'est un narcissique et là, il est toujours en position de "séduction". Il a besoin d'une tranche -sur la réserve- et s'emploie à la séduire.
Ce mode "séduction" le met un peu à mal car il doit laisser une ouverture sur l'affectif : on le voit avec la difficulté face à Röhm.
Staline n'aura aucun mal à faire basculer les copains de lutte, bien au contraire et ceci dès le début. Il passe des alliances pour effacer les uns et ensuite se retourne vers l'aide initiale. Sans état d'âme.
Ce n'est que mon point de vue.
Citer :
A part la fixette très réelle sur la difficulté pour Hitler d'ouvrir un second front, je ne vois pas de raison rationnelle à son aveuglement.
Hitler est un intuitif dont le but est de s'éviter le plus possible de "contrariétés" qui sont comme autant d'agressions personnelles. Il n'arrive pas à gérer ce qui initie une émotion et encore moins à canaliser, d'où la présence de troubles somatiques. Il ne peut être rationnel.
Vous avez raison avec la "fixette".
Je ne pense pas que le "travail au corps" d'un Hitler soit possible.
D'un Staline, plus en jouant sur sa paranoïa. Un Staline ne va pas somatiser : un problème ? On élimine le problème jusqu'à la source afin qu'il ne se retrouve pas deux fois sur le tapis.
Un exemple, ses unions. Deux échecs (de manière différente) mais deux échecs car la fin a échappé à son contrôle (l'une meurt, l'autre se suicide).
Conclusion : plus d'union. On se servira -on le faisait déjà- chez les épouses des autres. Aucun investissement affectif. On le voit avec ses enfants.
Staline est prévisible et je n'ai jamais compris comment des "têtes idéologiques" avaient -connaissant le bonhomme- pu entrevoir un quelconque cheminement à ses côtés ou s'imaginer le manipuler. On peut manoeuvrer pour fissurer ses certitudes mais non le manipuler.
Hitler, c'est autre chose. Il "bloque" après chaque échéance gagnée. "bloquer", c'est garder le contrôle, c'est vital.
Survient une anomalie demandant une certaine flexibilité, le reste en pâti (entourage, conflit etc.). Un "contretemps" peut l'amener à faire d'énormes erreurs. A un moment, au premier, ça va cafouiller. Plus passe le temps, moins la capacité de flexibilité est présente d'autant que les victoires bétonnent cette confiance en lui.
C'est en ceci que le coup des deux fronts lui seront fatal : il va cafouiller parce-qu'il se trouve dans une situation génératrice d'angoisse au premier revers. Et là, l'angoisse obère le côté intuitif.
Ceci demande trop et il va se vider psychiquement. On va arriver à du gros n'importe quoi.
Il bloquera jusqu'au bout, s'il lâche : c'est la mort. Et le bout, c'est Staline.
Là encore, ceci n'engage que moi.
Quand je lis un intervenant qui exprime à travers son analyse militaire, le bétonnage occidental : la preuve est donnée. Deux fronts oui mais dont l'un est sous contrôle pour grande partie.
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