Jean-Marc Labat a écrit :
A chaque fois que je lis un journal, je peste contre les erreurs, les approximations ou des interprétations erronées. La culture historique étant très basse, je ne m'étonne plus de rien.
Il me semble que c'est le propre de la presse grand public.
En dehors de l'Histoire - plus de 10 ans de fréquentation de PH- j'ai quelques autres sujets sur lesquels je peux avoir des connaissances: je connais très bien l'automobile d'avant les années 2000, et bien sûr j'ai des connaissances au-dessus de la moyenne en ce qui concerne mon métier et les industries dans lesquelles j'ai travaillé.
Or, que qu'observé-je? Chaque fois que je lis dans la presse grand public un article qui traite d'histoire, d'automobile ancienne, ou des branches d'activité que je connais, je relève toujours des erreurs.
Non pas des détails, mais des erreurs importantes à mon sens, susceptibles de modifier la perception que le grand public se fait du sujet traité. En gros, je trouve que l'article informe mal.
Et pour trouver une information qui me convienne, je dois me tourner vers la presse spécialisée.
Avec les années, j'en ai donc déduit que, nous autres lecteurs et citoyens, nous nous forgeons une vision du monde basée sur des explications médiatiques dont chacune, prise une par une et passée au tamis d'un savant dont c'est le domaine de compétence, serait contredite. C'est ainsi.
Néanmoins, je ne crois pas que que l'extrait de l'interview d'Onfray citée par Lambsaque relève de ce problème de vulgarisation:
1)
la France a bien évidemment des racines gauloises, romaines, celtes, vikings. On sent que c'est une retranscription d'un langage parlé, comme pour écarter d'entrée un sujet. On entend presque le "et caetera..." que le locuteur a peut-être même prononcé mais qui n'a pas été mis à la retranscription.
2) de toute évidence, cela n'est qu'une introduction, un lieu commun destiné à amener le vif du sujet dans l'interview. Le cœur du propos n'est visiblement pas cela.
3) le domaine de compétence de Michel Onfray n'est pas l'histoire, mais la philosophie et la science politique. Vu le titre, j'imagine que c'est aussi le thème du livre.
C'est comme si je me faisais interviewer sur la Renault 4CV, et je commence par une phrase-bateau du genre "c'est la voiture du progrès économique de l'après-guerre, les congés payés, la Nationale 7, le baby-boom, c'est vraiment LE symbole qui a accompagné notre génération dans cette période..."
Et qu'un historien sourcilleux venait me dire:
"Apparemment Vézère ignore que la 4CV est sortie en 1945 alors que les congés payés existaient depuis 1936, et que la Nationale 7 est là depuis toujours. Et que cette génération a autant utilisé la 4CV que la Dauphine ou la 203. Que Vézère soit approximatif, soit, mais que le journal qui publie son interview laisse passer cela, je ne m'y habitue pas"
Franchement, cela aurait l'air de quoi?