Théodare a écrit :
mais une des choses qui m'a parfois surpris avec les radiations c'est la différence des conséquence d'un individu à l'autre. Certains survivent longtemps (avec divers problèmes de santés fort peu réjouissants), d'autre meurent rapidement et ce alors que l'exposition et les doses semblent avoir été la même pour tous.
Je vous rassure, cela a aussi surpris les scientifiques et cela a parfois retardé la mise en place des normes. On parle
d'effets stochastiques, et ils sont présents, non seulement pour les radiations ionisantes, mais aussi pour de nombreuses maladies et pour de nombreux produits qui affectent la santé des individus, mais aussi des animaux... Ce qui fait que le résultats de certaines études sont assez aléatoires et peuvent ne pas être représentatifs.
Par exemple, pour de nombreux produits, dont les radiations ionisantes, les spécialistes parlent de
Dose létale médiane parfois aussi nommée dose50 ou DL50. C'est la dose où 50% d'une population va mourir si elle est exposée au risque concernée. Dans les 50% survivants, il y aura des personnes qui ne sembleront même pas être affectées. Alors que d'autres passeront très près de la mort. En ce qui concerne les radiations, une dose de 4 Gray correspond à une DL50.
Mais, en fait, pour les atomisés d’Hiroshima et Nagasaki, les situations sont très complexe, car il faut tenir compte de l'irradiation et de la contamination. Pour l'irradiation, c'est relativement simple, on tient compte du lieu où se trouvait la personne concernée, sa distance par rapport à l'explosion, et c'est ce qui détermine la dose de radiations reçues. Il faut se rappeler qu'au début les scientifiques avaient été surpris par les doses de radiations délivrées par les bombes, ils pensaient que les flux radiatifs seraient plus faibles. Il ne faut pas oublier que c'était un secteur de recherches de points où on disposait de très peu de données. Comme il n'y avait pas de modèles informatiques, il fallait aussi estimer l'effet des éventuels "boucliers" présents entre la personne concernée et le lieu de la bombe. Certaines radiations sont arrêtées par une simple feuille de papier, d'autres il faut des dizaines de mètres de murs de béton. Dans certains cas, 2 personnes distantes l'une de l'autre d'un ou deux mètres peuvent recevoir des doses qui vont différer d'un facteur 10 simplement parce qu'une sera mieux protégée par des murs.
Ensuite, il y a la contamination. Au moment de l'explosion un tas de produits de fissions et de déchets divers ont été dispersés au lieu de l'explosion. Il y a aussi des matières qui ont été activées par le flus de radiations. Ces produits, et les poussières présentes dans l'atmosphère ont été rabattues par les pluies qui ont suivi lors des bombardements. Il me semble que c'est à Nagasaki qu'on parle même d'une pluie noire. Ces pluies ont rabattus vers le sol les produits radioactifs dispersés dans l'atmosphère. Selon où ils se trouvaient, les gens ont été exposés à divers produits contaminants qui se sont fixés sur leur peau, ou qu'ils ont inhalés. Ces produits ont une durée de vie biologique. Certains, comme l'iode ou le césium vont se fixer dans différents organes, comme la thyroïde, les os, ... D'autres vont être éliminés plus ou moins vites. Le problème c'est que ces produits, le temps où ils transitent dans notre corps vont délivrer des doses plus ou moins importantes de radiations. Il faut bien comprendre que la dose relâchée est estimées ...sauf si on peut procéder à des radiogammamétrie régulières pour mesurer les radiations effectivement relâchées.
Sans compter que les personnes qui souffraient de brûlures internes avaient parfois une soif inextinguible, et qu'elles ont bu des grosses quantités d'eau présentes dans des flaques ... Eau contaminée, bien entendu.
En fait, il a été très compliqué de déterminer les doses exactes reçues par les victimes, d'où la réévaluation de 1986 à la lumière des enseignements de ce qu'on a découvert par la suite, mais aussi en utilisant des techniques de simulations plus modernes.