Pierma a écrit :
Il y a l'image célèbre de cette fille qui hurle à côté du corps d'un ami abattu.
Malgré les apparences, elle a uniquement 14 ans en 1970. Elle n'est pas étudiante. C'est une adolescente fugueuse. Elle se trouve dans l'Ohio par hasard. Je suis persuadée qu'elle n'a jamais entendu parler de Kent State University avant d'arriver sur place (deux ou trois jours avant la fusillade). Elle n'a pas d'argent pour payer une chambre d'hôtel. Elle est logée gratuitement dans une maison qui était habitée par une poignée d'étudiants. Elle est aujourd'hui une vieille dame toujours hantée par la tragédie et par la photo qui lui a donné une notoriété tout à fait imprévue.
La célèbre photo a été publiée dés le lendemain. Tout le monde est persuadée qu'elle est adulte. Dans un premier temps, les journalistes n'ont pas été capables d'identifier cette jeune femme. Ce n'est que plus tard que l'un d'entre eux a eu l'occasion de la rencontrer et de lui demander son nom. Elle était jeune et assez naive pour croire que le journaliste n'allait pas révéler son nom.
Pierma a écrit :
L'erreur c'est de mettre des soldats (et pas des professionnels, c'est la Garde Nationale) armés uniquement de fusils, face à des manifestants. Pas de matraques, pas de boucliers ou de "tear gaz", il y a une section qui s'est sentie menacée et qui a tiré, vieille histoire.
Les "guardsmen" qui ont ouvert le feu sur les étudiants ont été interrogés par la police. Ils ont affirmé qu'ils se sentaient en danger au moment d'ouvrir le feu. Ces propos ne sont pas crédibles. Les enquêteurs ne sont pas dupes.
Larry Shafer et les autres "guardsmen" inculpés ont obtenu l'acquittement en 1974, ce qui est (à mon humble avis) une indication de la grande indulgence des tribunaux pour la "National Guard". Toute cette affaire est une honte.
Treize étudiants (4 tués et 9 blessés) ont été victimes de cette fusillade. Sans compter ceux qui sont traumatisés. La moitié d'entre eux n'ont même pas participé à la manifestation. Par exemple Sandra Scheuer qui se trouvait à environ 120 mètres des "guardsmen".
Pierma a écrit :
L'erreur c'est de mettre des soldats (et pas des professionnels, c'est la Garde Nationale) armés uniquement de fusils, face à des manifestants. Pas de matraques, pas de boucliers ou de "tear gaz"
Les gaz lacrymogène ont été abondamment utilisés non seulement le jour de la fusillade mais aussi les trois jours précédents.
Plusieurs étudiants ont été blessés par les baïonnettes dans la nuit du 3 au 4 mai 1970. Aucun coup de feu n'a été tiré pendant la nuit. L'utilisation des baïonnettes prouvent l'agressivité des "guardsmen".