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Je viens de visionner le film. Il peut l'être sous Youtube.
Lampsaque a écrit :
La famille où se déroule l’action est une famille de marchands de canons, pourvue d’un titre de baron
Ceci n'engage que vous. Ce film est une fiction.
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Que le grand-père laisse Martin faire son numéro de chant : hautement invraisemblable.
Nous ne savons rien de l'âge de Martin sinon qu'il est majeur et sous l'emprise de sa mère. Majeur et détenteur (via son père) de la majorité des actions de l'aciérie.
Que son numéro fasse grincer quelques dents, rien de bien grave. Ceci est assez coutumier dans ces milieux où les codes et l'argent ouvrent tout. Voyez le prince Youssoupov qui, avec le prince Dimitri Pavlovich se travestissaient en femmes pour des sorties. On affiche plus ou moins sa bisexualité.
Ceci contrarie l'aïeul mais dans ce milieu, contrairement à ce que vous écrivez, on ne se donne pas en spectacle. C'est ainsi, on avale la pilule et l'on se tait d'autant que Martin est l'aîné des petits-enfants.
Je passe sur le "2.". J'imagine que, déjà, les communistes n'étaient les seuls à passer à la trappe.
Par ailleurs ce film ne s'inscrit pas dans la catégorie "film historique", on peut même s'interroger sur le bien fondé du sujet.
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Mais on découvre que Joachim a été assassiné, au moyen du revolver de Herbert (l’assassin est, en fait, Friedrich, amant de la fille de Joachim).
Je crois que vous faites erreur. Cette femme est la belle-fille du patriarche, sinon la suite n'aurait aucun sens et Martin aucun droit sur les aciéries ou si peu.
Martin est le petit-fils de Joachim via son père. Nous l'apprenons de la bouche d'Herbert qui peste contre cette famille rigide qui a donné son aîné pour la patrie. Je pense que si vous n'avez pas compris cela ou si je me trompe, le reste du film ne tient pas la route (les biens, l'héritage, la dépossession de Martin etc.).
Nous apprenons en milieu de film je crois que l'assassin n'est autre que Friedrich. A ce moment, sa maitresse ayant Martin sous sa coupe, élève son amant et, pour ceci tout est bon. Assenbach laisse filer : il sait ce qu'il veut, il va oeuvrer comme on le fait dans cette famille : en jouant des uns contre les autres.
C'est assez commun et ne nait pas avec le National-Socialisme qui sert plus de tuteur épisodique. Le NS sert surtout à ceux qui ignorent les codes. Là, le parallèle montrent crument l'éphémère validité des choses, des personnes, des actes.
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Le meurtre du chef de la famille Krupp aurait fait les gros titres de la presse mondiale.
C'est vous qui mettez le nom Krupp. Croyez-vous un instant que ceci va être annoncé comme un meurtre ? Il faut être bien naïf. Monsieur le baron a eu un malaise et l'affaire s'arrête ici. C'était un vieux gêneur, comme l'oncle SA : les gêneurs passent à la trappe.
C'est ce qu'un homme comme Friedrich ne comprend pas, ivre de pouvoir et s'imaginant soudain intouchable.
Assenbach, pendant ce temps, échange avec Martin, lui ouvre les yeux. Va-t-il longtemps subir l'emprise de sa mère ? La regarder se vautrer dans le lit du comptable ? Donner des ordres à son beau-fils qui est le véritable héritier ? Et puis, au train où vont les choses, Martin pourrait avoir des frères qui sait ? Il serait bon que ce mariage reste stérile et, pour ceci, là encore il faut prendre des mesures. Martin a compris.
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Ils n’en sortent pas, malgré les cris de la gouvernante
La gouvernante ne "crie" pas. Ceci ne se fait pas dans ce milieu. Elle appelle la fillette puis prend la décision de coucher la plus petite. Sans doute redescendra-t-elle.
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Martin séduit une enfant d’environ sept ans, Olga. Elle se pend.
Martin ne séduit pas l'enfant. L'enfant est maltraitée au sein de sa famille, elle va vers qui la câline, bien ignorante de ce qui est de la pédophilie. A noter que l'enfant est juive et que Martin va être le fruit d'un chantage initié par Konstantin qui n'a toujours pas digéré son éviction. C'est un "lourd", les traits le montrent, les goûts aussi : il ne peut supporter que son fils (orphelin de mère) fasse de la musique. On sent que le fils ne souhaite qu'une chose, s'évader. Il souhaiterait suivre Herbert...
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Plus tard, Martin viole sa mère.
C'est totalement faux et Martin ne s'y trompe pas en demandant (par 3 fois je crois) à sa mère de quitter sa chambre tout en criant : "... c'est lui [
Herbert] qui t'envoie !...". La mère se laisse docilement faire. On sent que cette femme à ce moment vacille. Elle aime (mal ?) son fils, elle est fatiguée, elle se drogue (ce n'est là encore ni nouveau ni une tare dans certains milieux. L'archiduc Rodolphe se droguait et sa mère parfois, je crois).
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À ma connaissance, en 1933, on se mariait au temple, pas chez soi. Et la cérémonie n’était pas aussi succincte
Vous oubliez le contexte. C'est un mariage d'opérette. La mère de Martin a abandonné, elle n'est plus réactive, elle ne se bat plus, elle ne comprend plus et ne cesse de serrer dans sa main une mèche de cheveu. Les cheveux sont très certainement ceux de Martin enfant. Le ruban qui les entoure est bleu, les cheveux sont blonds. Cette femme tout à coup comprend que tout est terminé. Elle joué et perdu face à Aschenbach. Elle a eu la naïveté de croire qu'elle se battait "dans la même cour", que son statut etc. Il n'en est rien. De toutes les manières, le couple est déjà prisonnier. La chance de s'en tirer avec un peu de dignité, c'est Martin qui l'offre. Ce femme sait ce qui arrive à ceux qui ne marche pas droit : Herbert est venu le lui rappeler avant de se rendre à la Gestapo.
Vous évoquiez les coiffures. Elles sont totalement du temps : cheveux courts et crantés pour les femmes. Il faut, de plus, avoir à l'esprit que les "invités" n'ont pas été recrutés sur le haut du pavé.
Les aciéries ne poseront aucun problème et mieux, si Martin disparait elles iraient à son cousin qui est devenu membre de la SS. Il voulait s'évader, Aschenbach lui a montré le chemin...
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