Jerôme a écrit :
Autant que je sache les militaires français en Yougoslavie n'avaient aucune autonomie et étaient fortement contrôlés par l'ONU et par Paris. Mitterrand avait clairement exprimé son refus de toute belligérance active ("na pas ajouter la guerre à la guerre"). Morillon (qui a pris une initiative toute personnelle) avait été implicitement sanctionné ensuite puisque je crois bien qu'à son retour il n'a plus reçu le moindre commandement militaire actif (il n'a même pas été élu député en 2002 puisque le RPR a présenté un candidat contre lui).
Pour la défense des décideurs de l'époque , il leur était difficile d'imaginer un massacre aussi visible que celui-ci. Cela dit il y avait des précédents : Oran en juillet 1962, Pnomh Penh en avril 1975.
Ce que vous dites sur l'inaction imposée aux Casques Bleus est exacte.
Cela dit ils avaient le droit de riposter, et pendant le siège de Sarajevo, où ils servaient de cibles aux snipers, ils leur ont livré une petite guerre, cherchant par exemple à les localiser de nuit à l'infrarouge, ou a tirer avec des fusils de gros calibre ou même des canons pour exploser leur position de tir.
En revanche ils n'ont jamais eu l'autorisation de bombarder à l'artillerie ou de combattre les Serbes qui encerclaient la ville, et ils ont eu des pertes dues à l'artillerie. Situation inadmissible que les officiers français n'appréciaient pas du tout : un soldat n'est pas censé être là pour servir de cible.
(Je reprends un chiffre que j'ai donné ; ce ne sont pas 75 mais 110 soldats que nous avons perdu sous le Casque Bleu. - Source Wiki.)
Concernant le massacre de Srebrenica, les Serbes n'en étaient pas à leur coup d'essai, il y avait eu d'autres massacres auparavant, sans parler du "nettoyage ethnique" quasi-permanent mené par des milices serbes dans les zones multi-ethnique.