C'est un honneur, cher Pierma, merci!
A la suite de la salle à manger, et aménagée en même temps, on trouvait le salon de musique, qui porte par la suite,et jusqu'à la fin du palais, le nom de "salon de stuc". Ce nom lui vient du décor réalisé en 1802 et complété en 1810, constitué d'un bas lambris de stuc marbre griotte et blanc, surmonté et encadré de pilastres en marbre lapis-lazuli avec ornements dorés. La voûte, connue par des photos et dessins faits après l'incendie, était constitué de caissons stuqués. Aux deux extrémités, deux exèdres, celle côté salle à manger datant de l'aménagement d'origine, la seconde ajoutée en 1810. Elles sont décorées d'enseignes au chiffre de l'empereur surmonté de l'aigle impériale en stuc doré.
Les fenêtres sont drapées de la célèbre moire brochée à fond bois de citron, bordure d'argenet sur fond lilas, réutilisée dans la chambre du petit appartement de l'empereur au Grand Trianon. On la retrouve également sur les 60 chaises et les deux fauteuils en acajou, ainsi que sur le paravent à six feuilles. Plusieurs chaises du salon sont conservées au Louvre. Les deux fauteuils sont posés sur un tapis (ici une équivalence pour le "tapis de pieds Savonnerie fond noir, dessin à milieu ovale et chauve souris, encadré de bordure de trois côtés et bordée en toile rouge Long 3.83, larg 2.40"
Pour les musiciens, douze chaises d'un modèle différent (dossier à grille), recouvertes de crin, et six pupitres avec deux porte lumières.
Des tables à jeu complètent l'ameublement.
Le riche éclairage est assuré par deux lustres à douze lumières et deux ensemble d'appliques : huit appliques Louis XVI (deux passées en vente récemment), "à 5 branches en forme de lyre en cuivre ciselé doré or moulu, rechutes et feuilles de chêne et glands mufles de lions, branches de laurier croisées et nœuds de rubans", complétées par douze bras de lumières à 3 branches en cuivre ciselé doré, or moulu, avec flèches"
Le journal de l'Empire mentionne de nombreux concerts donnés dans ce salon par l'impératrice.
Le salon de musique depuis l'entrée de la salle à manger
Vue d'ensemble depuis l'exèdre ajoutée en 1810
Les murs en stucs, comme les croisées feintes garnies de miroir, permettent d'augmenter la luminosité de la pièce
Vue de détail des deux fauteuils impériaux, restitués d'après la description de l'inventaire. Datant de l'aménagement du salon au début des années 1800, ils sont ornés de chimères bronzées.
Les six enseignes impériales de l'exèdre nord. La forme de l'exèdre devait favoriser l'acoustique. A gauche, la porte donne sur le salon des quatre cheminées ou du billard, côté jardin.
Un aperçu du salon des quatre cheminées ou troisième salon de l'appartement de l'impératrice dans son état de 1814 :