Moment d'ennui ? La Bible est ton ami... :-)
Nulle révélation cependant : d'autres savent mieux y prétendre.
Pierma a écrit :
(Au passage, il ne s'agit pas stricto sensu de la "parole de Dieu", mais du message proclamé par Jésus. Je ne vois aucune référence à l'Ancien Testament.)
Les deux ne sont-ils pas consubstantiels ?
Si non, alors il faut relire la Bible de manière totalement différente.
Dans l'attente d'un messie certes mais non dans le constat que ce messie est Jésus. La parole de Jésus s'inscrit alors dans celles des autres prophètes : une attente (encore et toujours) et l'obéissance à la loi donnée à Moïse (seul prophète qui a -il me semble- vu/constaté (?) le dieu d'Israël autrement que par inspiration).
Citer :
Je sors un peu de l'épure, et me demande si "rendez à César ce qui est à César" a bien cette connotation de soumission à l'autorité ? J'y entends plutôt l'injonction de ne pas tout mélanger
Comme toutes les paroles attribuées, celles-ci sont à lire au degré qu'il vous sied.
Il faut associer Jésus soit à sa divinité (exprimé par l'église chrétienne) soit à un prophète (nous restons alors avec l'AT comme base de réflexion).
Pour le premier cas, l'église va pouvoir jouer sur les mots suivant les locuteurs (on ne transgresse pas les pouvoirs quels qu'ils soient : le discernement de l'homme n'a pas cette capacité, preuve en est, Jésus est mort sur la croix : voici le fruit de la réflexion humaine). Là est la base de toute exégèse, ceci met tout de même un méchant coup d'arrêt.
Pour le second, je n'y vois toujours pas de notion de
soumission. Jésus n'est pas une personne
soumise. Je n'ai pas en tête de prophète s'inscrivant dans une
soumission mais plutôt initiant l'optimisation de l'exil (Jérémie, Zacharie) ; là encore vous placez
exil où bon vous semble (exil géographique, exil intérieur, les deux). Jésus revient au verbe initial (la colère devant les marchands du temple en est une expression ----> voyez le sort fait à celui qui, au cours de l'exode, s'approchera un peu trop de la tente où est l'arche d'alliance : ceci n'est qu'un exemple
matériel mais laisse songeur).
Les fondamentaux : on n'envie pas le bien d'autrui ; on ne tue pas (alors tuer pour se l'approprier : voyez le sort fait à David pour s'être approprié Bethsabée -Samuel et/ou Les Chroniques-).
Par extension matériel et spirituel ne font jamais bon ménage. Il faut s'y préparer et trouver un terrain médian : là est la place -entre autres- de l'église et de ses bergers : guider.
Concernant la violence, Jésus est clair (Jean, 18:36 // Matthieu 26:52).
Dans l'interpellation à Pierre, la limite donnée à une réponse violente initiée par un acte violent est donnée.
Dans la réponse à Pilate, les enjeux se placent
ailleurs ; un
ailleurs que Pilate ne peut appréhender (les lois romaines n'entendent pas les lois juives et par extension celles du divin). Jésus ne condamne nullement cet erreur de dimension, il explicite simplement sa position.
La nouveauté -très nouveau à toute époque d'où l'universalité du message- est que l'obéissance à la loi ne se fait pas en miroir avec le bâton mais via une courroie : l'amour.
Reste cependant un joker pour ceux qui ont
oublié. Ce joker sera optimisé par tous les pouvoirs à venir sous toutes les latitudes : l'amour inconditionnel et le pardon qui est inhérent (Luc 15 : 11-32) et sera redonné par le mot un peu biaisé de
miséricorde.
Ce mot est choisi par établir l'assise d'un nouveau pouvoir.
Tout a été essayé pour le mettre à mal : approches, idéologies nouvelles, scientisme etc. Il semblerait que le message soit toujours en place là où d'autres se sont évanouis. Sans doute parce-que l'homme est toujours en recherche d'une
élection quelconque...
Pour en revenir au sujet, la révolte des paysans était pour partie en adéquation avec le verbe (revenir aux fondamentaux) et tout autant avec la parole de Jésus (on ne mélange pas les genres). Restait la
miséricorde mais ceci fragilise les pouvoirs temporels.
Les paysans ont -pour Luther- empiété sur la partie
César ; ils se trouvent dans l'
envie du bien des autres ; ils sont dans la position de David : les laisser finaliser leur errance est les condamner ; on se replace dans la bonne vieille approche de Moïse (c'est l'avantage d'avoir l'AT et le NT comme bases de lecture des décisions et faits).
On peut aussi y voir le symbole d'une égalité dans les pouvoirs : il n'y a pas de hiérarchie, César a ce qui lui est dû ainsi que Dieu. C'est l'homme qui a choisi de mettre Dieu au-dessus de César. C'est l'homme qui a choisi -si tant est que l'on pousse le curseur- de s'aliéner avec un dieu ou -voyons les choses autrement- de se transcender via le divin.
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