Liber censualis a écrit :
Valmy ? Une simple canonnade face à laquelle les armées prussiennes et autrichiennes ont curieusement pris la fuite. Pourtant, ce 20 septembre 1792 reste le symbole du peuple héroïque en armes, défendant la patrie en danger. Austerlitz républicain, dont
Edgar Quinet écrit qu'elle fut remportée par celle des deux armées qui était « la plus forte... par le cœur », la canonnade du moulin de Valmy a produit des effets incommensurables par rapport à ce qu'elle fut,car au-delà des faits eux-mêmes l'idée que les hommes s'en firent l'emporta sur les réalités...
Voici ce qu'en dit LCL_511 dans la discussion suivante :
Valmy, victoire achetée ?LCL_511 a écrit :
Moui, je crois que des arguments militaires suffisent à expliquer la retraite prussienne. L'armée de Brunswick n'avait pour seule ligne de communication que les défilés de l'Argonne ; l'étirement de celle-ci compliquait d'ailleurs grandement l'approvisionnement d'une armée encore auréolée de ses victoires passées mais dépendante d'une logistique très lourde ; les premiers combats, certes victorieux, la maladie et les carences du ravitaillement avaient affaibli les forces prussiennes dans des proportions non négligeables.
Surtout, il semble que Brunswick ait souhaité éviter le combat et qu'il ne l'a engagé qu'à la demande de son roi. Il espérait que les Français de Dumouriez retraiteraient sur Châlons une fois le verrou de l'Argonne sauté, et la présence de l'armée française à Sainte-Menehould constituait une très mauvaise nouvelle : elle empêchait les Prussiens de déboucher dans la verte Champagne et la cantonnait à un terrain ingrat et difficile où sa masse n'était guère employable, pas plus que sa cavalerie, et son ravitaillement compromis.
Le combat n'a semble-t-il été engagé que pour tâter la détermination française. Celle-ci ayant été prouvée, les Prussiens ne se sont pas sentis capables de vaincre l'armée française pour pousser ensuite sur Paris et la soumettre à un siège probable sans avoir auparavant assuré leur ligne d'opérations.
En gros, Valmy est le point final d'une offensive prussienne mal conçue et mal exécutée, où l'assaillant s'est retrouvé dans une situation stratégique défavorable par sa seule faute et ce en dépit des nombreuses erreurs de son adversaire (un des défilés de l'Argonne était mal tenu ; la résistance de Longwy et de Verdun a été symbolique, etc). La vraisemblable supériorité prussienne sur le champ de bataille n'a pu jouer puisque même si la victoire avait sanctionné le combat, qu'en aurait fait Brunswick ? Il aurait toujours été extrêmement exposé, en doigt-de-gant, avec des liaisons très aléatoires alors même que son armée - contrairement à l'armée républicaine et impériale française des premiers temps - ne savait pas vivre sur le pays.
La précipitation avec laquelle les Prussiens évacuent le camp de la lune après Valmy est d'ailleurs significative : la logistique n'avait pas suivi, et quand elle ne suit pas, le moral est en berne.
Pas besoin de crier à la corruption, il me semble. Qu'ensuite les affiliations des uns et des autres aient pu faciliter le manque de pugnacité de Brunswick, c'est possible. M'enfin, sa campagne était mal partie...
LB
J'ajouterais à cela que dans d'autres discussions, on revient sur le fait que l'artillerie français avait été réformée par Gribeauval, et que lors des Guerres de la Révolution, et lors de la première période napoléonienne, elle démontrera sa supériorité sur les artilleries des autres pays (qui copieront ou amélioreront les réformes de Gribeauval)...