Karolvs a écrit :
Cependant on peut dire que Magellan a échoué dans son projet, puisqu'il s'est rendu compte qu'il ne pourrait jamais tenir la promesse qu'il avait faite au roi d'Espagne.
En effet, c'est en s'engageant sur la promesse qu'il arriverait aux Moluques par l'ouest et sur l'affirmation de sa conviction que ces îles étaient situées du côté espagnol de l'antiméridien de Tordesillas, que le Portugais Fernão de Magalhães avait réussi à persuader le roi d'Espagne de le soutenir.
Or, lorsque les navires approchent des îles Philippines, son géographe doit lui annoncer une très-très mauvaise nouvelle : les Moluques sont dans la moitié portugaise du monde.
Adios le pactole des girofliers ? Je me demande comment Magellan, s'il avait survécu, aurait annoncé au roi d'Espagne qu'il avait fait le tour du monde pour des nèfles.

Vous êtes sûr ? cette carte indique au contraire que les moluques sont bien dans le domaine espagnol.D'ailleurs, en 1529, Charles Quint vendit les Moluques à Jean III de Portugal pour 350 000 ducats...
Pièce jointe :
Screenshot 2022-11-29 at 00-27-55 Carte le premier tour du monde en 1124 jours lhistoire.fr.png [ 253.62 Kio | Consulté 2011 fois ]
A partir du 10 novembre 1521, Espinosa, Elcano et Ponzoroni, les nouveaux « gouverneurs » de la flotte, signèrent des paix avec les rois des Moluques. Tous ceux-ci se proposèrent pour aider les Espagnols et pour leur fournir des clous de girofle ...
Quant au retour de la Victoria, il fut triomphal, Elcano reçut les honneurs : le blason qui lui fut octroyé portait la phrase latine Primus circumdedisti me, « Le premier qui a fait mon tour. »
De Séville on envoya un bateau à six rames pour accompagner le navire, et des vivres : du vin, du pain, de la viande et des melons. Le 8 septembre 1522, la Victoria entra sous les salves dans le port sévillan de Las Muelas. Le 9, tout l'équipage descendit à terre en chemise et pieds nus, avec un cierge à la main, pour prier d'abord devant l'image de Nuestra Señora de la Victoria à Triana, puis devant celle de Santa Maria la Antigua, dans la cathédrale de Séville.
Le produit du voyage fut fabuleux. Le clou de girofle se vendit 42 ducats le quintal. Des 700 quintaux et des 23 livres apportés par la Victoria, on put vendre 480 quintaux et 58 livres à Enrique Ehinger, le fondé de pouvoirs chargé du négoce des Welser, une famille de marchands et de banquiers d'Augsbourg, qui paya 7 569 130 maravédis (l'unité de compte alors utilisée dans le négoce en Espagne) : la moitié de l'argent en 1523 à la foire de la pascuilla (le premier dimanche après Pâques) de Medina de Rioseco, au nord de Valladolid, et l'autre moitié à la foire de mai de la même année. Les Fugger, une autre riche famille de banquiers allemands de la même cité, eux aussi, participèrent immédiatement au juteux commerce des « îles aux Épices » : pour faciliter le débarquement, le stockage et la distribution des marchandises, une nouvelle Casa de la Contratación fut créée en 1524 à La Corogne, en Galice. Le tour du monde n'a pas été fait pour des nèfles !