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Aurait-on fait comparaître des "désaxés" ? Ceci jette un peu une ombre sur la qualité de ces procès et sur le/les but.s).
J'ai évoqué ce stéréotype comme se trouvant dans une certaine littérature et cinématographie "grand public", pas au tribunal de Nuremberg.
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Est évoqué l'Aufklärung pour aboutir au NS, le tout sur une tranche choisie et nommée par un néologisme impossible semble-t-il à la traduction. Il faut donc en quêter l'essence et là...
Oui, ce sont les bornes chronologiques retenues, généralement par tous les historiens pour évoquer l'émergence d'une élite libérale en Europe.
Je ne comprends pas le reste de votre phrase.
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C'est sans doute ainsi aussi qu'auraient pu se qualifier certains théoriciens ayant offert un panel exploitable par les théoriciens du NS, là est le problème.
Idem. Qu'est-ce que cela signifie ?
L'école des
Annales à l'époque de Braudel est un temps de l'historiographie française, celle du temps long et de l'étude des grands ensembles d'un point de vue structurel et bien moins conjoncturel.
Je ne vois pas bien le rapport avec les "théoriciens du NS"...
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Sur le papier, oui. Mais à la lecture des propos de certains politiques concernant l'expansion hors France, le tout est un peu oublié. On ne va pas revenir sur ce sujet déjà évoqué.
En France même, on ne peut pas dire que sous la Restauration comme sous une partie du second empire et avec l'apparition de la révolution industrielle, une hiérarchie ne s'impose pas et que ceux qui en sont les initiateurs ne se trouvent pas dans une catégorie appartenant à la bourgeoisie
Vous confondez l'inégalité juridique - sur laquelle reposent les sociétés d'Ancien Régime - avec l'inégalité sociale. Jamais 1789 n'a cherché à corriger l'inégalité sociale.
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Ces personnes sont fidèles paradoxalement (à la vision de Baechler) à un ordre ancien établi. D'abord le Prince, ensuite l'Allemagne. Mais l'Allemagne nait en 1871 et jusqu'en 1919, certaines familles régnantes sont vues comme les premiers référents, avant l'Etat
Oui et non : l'Allemagne est théorisée bien avant son unité et certains en font remonter les prémices à Luther et à la réforme.
Au milieu du XIXème siècle c'est l'Allemagne
avant le prince et à la fin du XIXème c'est l'Etat (le roi de Prusse n'ayant pas laissé le choix, puisque c'est la bureaucratie prussienne qui gouverne et non le peuple
via une démocratie représentative, dont l'élite dans sa majorité ne veut pas) et le peuple allemand, formant un tout, avant tout autre chose.
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Il semblerait que l'option "libérale" avait été attendue par certains avec le décès de Guillaume Ier
Non, elle était attendue dès l'avènement de Frédéric-Guillaume IV - c'est à lui que la couronne d'Allemagne avait été donnée par l'Assemblée de Francfort en avril 1849. C'est bien lui qui "douche" les espoirs de tout le courant libéral allemand. Par là, il fait le choix d'une unité faite par le prince, sans l'élite éclairée, encore moins le peuple.
Après, mais cela semble déjà trop tard, les rares libéraux qui demeurent ont espoir que le remplacement de Bismarck entraine une modification de la politique impériale. Il n'en fut rien, bien au contraire.
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Maintenant prendre une "tranche de société" et en tirer un fil, exploiter ce fil en remontant à l'Aufklärung pour donner "la vérité" (c'est ce qui est promis et là est le problème) sur l'arrivée au NS : le tout est étonnant.
Il ne s'agit pas d'une "tranche" de la société, mais bien de l'élite culturelle et sociale qui a permis un grand nombre de réformes libérales au début du XIXème siècle. Et puis ce genre d'étude est tout à fait classique en histoire, je ne vois rien de problématique à cela.
Aucun "fil" n'est tiré. Je vous conseille de lire ce livre, car vous entrez là dans des extrapolations qui sont aux antipodes du contenu de l'ouvrage - je vous ai déjà répondu plus haut que l'auteur ne défendait la thèse dépassée du
sonderweg.
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C'est la présentation qui pèche un peu en annonçant que l'auteur va nous éclairer car il est détenteur de "LA" réponse...
De quelle présentation parlez-vous ? La mienne ?
Je n'ai pas évoqué la moindre "réponse géniale" et novatrice (le scoop ?), apportée par C. Baechler dans son ouvrage, simplement une synthèse (il reprend comme d'autres différents travaux d'historiens allemands de tout le XXème siècle et même d'une partie du XIXème) pour le moins réussie et très éclairante pour celles et ceux qui s'intéresseraient à la place de cette bourgeoisie culturelle dans l'Allemagne contemporaine. Ses rapports avec le nazisme ne retiennent que le quart de l'ouvrage... Il ne s'agit pas d'un énième essai sur les origines du nazisme ou de sa prise du pouvoir (l'auteur étant spécialiste de l'Allemagne wilhelmienne et de la République de Weimar, il a déjà pu dans d'autres ouvrages aborder ces questions).
Enfin, le fait d'évoquer et de se questionner sur l'émergence et le maintien au pouvoir du national-socialisme en Allemagne ne peut être évité dans ces bornes chronologiques, car c'est toute l'historiographie allemande et européenne qui s'est déjà occupée de cela, généralement dans des controverses sans fin, depuis 1945. Ne pas l'évoquer aurait été surprenant.
Encore une fois, l'originalité de cet ouvrage est celui d'une approche structurelle sur le temps long.