Concernant le général Bernard Janvier, on ne peut pas faire abstraction de
ça :
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Le 4 juin 1995, en tant que commandant français des forces militaires de l'ONU en ex-Yougoslavie, il rencontre secrètement le général Ratko Mladić pour obtenir la libération des otages, dont plus de la moitié étaient français. Mladić exige de Janvier qu'il n'y ait plus de frappe aérienne. Cinq jours plus tard, le représentant dans la région de l'ONU, Takashi Akashi, déclare que l'ONU « se conformerait strictement au principe de maintien de la paix ».
Le 7 juillet 1995, les forces serbes de Bosnie menées par le général Ratko Mladić prennent d'assaut la ville de Srebrenica. Les Néerlandais de la FORPRONU demandent, en vain, une aide aérienne avant d'être pris en otages par les forces serbes. [...]
Entre le 11 juillet 1995 et le 15 juillet 1995 aura lieu le Massacre de Srebrenica, considéré comme le « pire massacre commis en Europe depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale ».
Erreur de date ? : le rassemblement des hommes à part des femmes - et les premiers assassinats - des musulmans bosniaques de Srebrenica a commencé sitôt la ville prise, donc le 11 juillet. (Le 7 ??? pourrait être le début de l'opération lancée par les Serbes de Bosnie, sous forme d'un convoi progressant sur une route unique menant à Srebrenica, convoi dont l'aviation alliée n'aurait fait qu'une bouchée.)Un de mes frères a eu l'occasion d'en parler avec le général Janvier. Sa réponse : il vitupérait les soldats hollandais "qui ne se sont pas battus". J'ai entendu dans un documentaire une version moins abrupte : les soldats hollandais ont placé un barrage à l'entrée de la ville pour contraindre les Serbes de Bosnie à leur tirer dessus pour prendre la ville. (Ce qui les aurait mis en état de légitime défense pour demander une aide aérienne.) Peu après ils ont fait savoir que les Serbes s'infiltraient partout en les contournant, et on demandé un raid aérien. Dans ce documentaire l'adjoint air du général Janvier, un général anglais, faisait part de sa surprise indignée :"Il s'est contenté de dire : "nous y verrons plus clair demain." (Il faut expliquer que l'aviation alliée tenait l'air en se relayant depuis le matin en attendant un éventuel ordre d'attaque.)
Pour ma part il est évident que Srebrenica a été vendu en échange de la libération des Casques Bleus français, mais je pense que le général Janvier ne s'attendait pas à voir les Serbes de Bosnie trier les hommes et les massacrer, dans une action génocidaire comme on n'en avait pas vue en Europe depuis les massacres nazis. (8000 morts.) De plus il n'a certainement pas conclu cet accord sur l'absence de frappes sans l'accord non seulement de sa hiérarchie, mais également du gouvernement français. Les Serbes du général Mladic avaient d'ailleurs demandé des bus pour évacuer la population, il ne sautait pas forcément aux yeux qu'ils n'évacueraient que les femmes et tueraient les hommes. Bon, après cela, quand j'entends que Janvier reporte la faute sur les Casques Bleus hollandais, je trouve qu'il a le sommeil facile. (Les officiers hollandais ont fait l'objet d'une enquête publique chez eux et se sont fait incendier par les médias nationaux.
En France il y a eu également enquête publique, mais qui n'a guère remué les consciences du grand public.
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En 2001, il [Ce général] est interrogé par la commission d'enquête française sur le massacre de Srebrenica pour son rôle dans le refus des frappes aériennes demandées par le bataillon néerlandais chargé de défendre l'enclave. Il lui est reproché d'avoir favorisé le massacre perpétré par les forces serbes par son refus d'ordonner des bombardements qui auraient peut être empêché la chute de l'enclave. Ce refus faisait suite aux engagements pris pour obtenir la libération des casques bleus capturés en mai 1995.
Après, les officiers français n'étant pas réputés se tremper avec délice dans le déshonneur, on peut remonter plus loin et se demander comment les Serbes de Bosnie ont pu prendre en otage 200 Casques Bleus français. Images insupportables de nos soldats attachés 2 par 2, comme pour faire la ronde, autour des réverbères de Pale. 30% de syndromes post-traumatiques chez ces soldats, venus défendre les populations, et à qui ni notre gouvernement ni l'ONU n'en ont donné les moyens.
Bon, Mitterrand est mort, Ratko Mladic et Radovan Karadzic (le général massacreur et son président) sont en prison à vie, quant à l'ONU plus personne n'interviendra sous ses ordres. (Sur un mandat de l'ONU, tant qu'on veut, mais
sous les ordres du "machin", plus jamais.)