Pourquoi n'en parle-t-on pas ? C'est peut-être parce que la culpabilité nord-coréenne est tellement évidente que les dénonciateurs de guerres, habituellement et inconsciemment imbibée de propagande prosoviétique remaniée au goût du jour altermondialiste, l'ont oubliée...
En principe, les guerres dénoncées dans l'opinion publique sont celles que dénonçait l'URSS pour saper l'image de l'Occident (guerres de décolonisation, coups d'Etat pro-occidentaux).
Celle-ci, comme tant d'autres, n'en fait pas partie et témoigne, au contraire, de la malveillance de tout qui s'attache de près ou de loin à la défunte URSS et à ses alliés (non, non, je n'exagère pas !
) :
Citer :
La République populaire et démocratique de Corée (RPDC) fut créée le 9 septembre 1948 dans la partie du pays qui s'étend au nord du 38e parallèle. Selon un accord signé avec les Américains en août 1945, l'URSS avait été chargée d'administrer "provisoirement" cette zone pendant que les Etats-Unis administreraient la Corée méridionale, au sud du même 38e parallèle.
[...]
La guerre, enfin, que le Nord déclencha le 25 juin 1950 et qui n'ets toujours pas formellement terminée puisque seul un armistice a été signé le 27 juillet 1953 avec les troupes de l'ONU, a aggravé le poids des mensonges, de la désinformation, de la propagande, ainsi que l'extension du champ propre au secret de l'Etat.
[...] Les archives récemment ouvertes à Moscou montrent un Kim Il Sung impatient de renverser ceux qu'il appelle déjà les "marionnettes" des Américains : les marionnettes en question ont une armée beaucoup plus faible que celle du Nord (les Etats-Unis craignant qu'elles-mêmes ne se lancent dans une aventure au Nord), leur conception autoritaire du pouvoir est contestée sous forme de grèves, voire d'attentats et de guérillas encadrés par les communistes dans diverses régions du pays, la population du Sud - Kim Il Sung le pense, en tout cas, il le dit - avait confiance en lui et en son armée (1). Kim Il Sung insiste donc auprès de Staline, qui donne finalement son feu vert à la fin de l'hiver 1949-1950. Le 25 juin 1950, l'invasion préméditée a lieu : les troupes nord-coréennes envahissent par surprise le Sud. C'est le début d'une guerre effroyable qui fera plus d'un demi-million de morts dans l'ensemble de la population coréenne, environ 400.000 morts et un peu plus de blessés parmi les Chinois venus à la rescousse des Nord-Coréens quand ils seront menacés d'une défaite totale par les troupes de l'ONU conduites par le général MacArthur, au moins 200.000 morts parmi les soldats nord-coréens, 50.000 parmi les soldats sud-coréens, plus de 50.000 Américains, des millions de sans-abri. Le bataillon français des forces de l'ONU comptera environ 300 morts et 800 blessés.
Rares sont les guerres dont l'origine soit si évidemment liée à la volonté communiste d'étendre - pour le bien du peuple - sa zone d'influence... A l'époque, de nombreux intellectuels français de gauche - Jean-Paul Sartre, par exemple - appuyèrent la position communiste faisant de la Corée du Sud l'agresseur d'un pays pacifique. Aujourd'hui, notamment grâce à l'étude des archives à notre disposition, le doute n'est plus permis : ces souffrances et d'autres, comme celles qu'ont endurées les prisonniers (6.000 soldats américains et presque autant d'autres venus d'autres pays, en majorité des Sud-Coréens, sont morts en détention) ou comme le calvaire du personnel diplomatique français et anglais resté sur place à Séoul et arrêté puis déporté par les troupes nord-coréennes, celui des missionnaires qui oeuvraient en Corée du Sud, également déportés, sont donc à mettre au nom du communisme.
(1) Voir notamment la lettre à Vychinski de l'ambassadeur soviétique à Pyongyang, Chtikov, en date du 19 janvier 1950 [...]
1997, Le livre noir du communisme, pp. 645-646
Je sais aussi ceci :
1. Quand on parle de 1,2 ou 1,3 millions de morts, on ne parle que des soldats impliqués dans cette guerre. On ne compte pas les civils.
2. Un grand-oncle américain, ex-marine ayant combattu à la guerre de Corée, racontait que la guerre était devenue nettement plus dure après l'arrivée des Chinois aux côtés des Nord-Coréens. Il parlait de rangs serrés d'innombrables combattants chinois, très mal armés, ne portant parfois que des armes blanches, qui les chargeaient. Bien que fauchant les rangs chinois avec leurs armes à feu, les marines finissaient par manquer de munitions, se battaient à l'arme blanche et devaient céder du terrain à ces masses d'assaillants suicidaires. Apparemment, pour lui, ces combats-là avaient été particulièrement éprouvants et il en parlait souvent, tandis qu'il citait peu ses autres combats dans cette guerre ou dans la Seconde Guerre mondiale (débarquement en France).
Mais encore :
- en septembre 1950, les Nord-Coréens ont envahi presque toute la péninsule ; seule subsiste une poche de résistance autour de Pusan.
- en novembre 1950, pratiquement toute la Corée est aux mains des troupes de l'ONU.
- en janvier 1951, l'intervention des Chinois repousse le front au sud de Séoul.
- en avril 1951, l'intervention massive des Américains repousse le front à la frontière actuelle.
Apparemment, donc, une gerre de mouvements pendant un an puis une guerre de position jusqu'en 1953.
Le
Quid reste une source d'information inépuisable. Dans son style inégalable, il écrit ceci :
Citer :
1949-mars Kim Il-sung à Moscou. Parle d'attaque armée contre le Sud. Staline lui conseille de renforcer son armée. 1950-27-2Kim Il-sung met au point à Moscou son projet d'invasion. -15-5 voit Mao Tsé-toung : la Chine l'appuiera si inervention américaine. -24-6 à 4 h du matin prenant prétexte d'une "agression sudiste", 5 divisions nord-coréennes (commandées par Kim Ir-Sen) pénètrent en Corée du Sud et prennent Séoul. -27-6 USA interviennent sur demande de l'Onu [...]. -28-6 Nord-Coréens prennent Séoul (3-7 Inchon, 20-7 Taejon). -1-7 des troupes de l'Onu débarquent à Pusan (16-9 à Inchon, 18/25-9 reprennent Séoul, 2-10 atteignent 38e parallèle, 19-10 prennent Pyongyang, -26-10 atteignent frontière chinoise). -25-10 Mao Tsé-toung ayant décidé le 25-9 d'aider Kim Il-sung, 500.000 "volontaires chinois" sous les ordres du général Peng Dehuai les repoussent (27-11) et franchissent le 38e parallèle (1-1-1951). -29-11 Français arrivent à Pusan.
Il y a aussi des contingents belges et même luxembourgeois !
Citer :
1951-4-1 Séoul prise. -7/12-1 Wonju, participation française, Chinois repoussés à la baïonette. -1/2-2 combat des Twins Tunnels. -3/16-2 de Chip'yong-ni. -21-1 contre offensive du général Matthew Ridgway (1895-1993) reprennent Séoul (14-3), atteignent 38e parallèle (31-3). Front stabilisé. -11-4 général Douglas MacArthur (1880-1964), commandant en chef, partisan de l'offensive jusqu'en Chine, remplacé par Ridgway puis, en 1952, par Mark Clark (1896-1984).
Il
paraît qu'il avait demandé à bombarder les fantassins chinois avec des déchets radioactifs...
Citer :
-22-4 et 16-5 offensives chinoises : échec. -21-5 Chinois repoussés au nord du 38e parallèle. -23-6 Malik, délégué soviétique, propose armistice. -10-7 1ers pourparlers à Kaesong. -5-8 Onu rompt pourparlers. [i]-10-8 reprise. -23-8 communistes interrompent. -25-10 conférence d'armistice reprend à Pan-Mun-Jom. -26-11 accord sur ligne de front, Petit armistice. -18-12 échange liste de prisonniers. 1953-7-5 général Mark Clarke remplace Ridgway. -20-4 échange de prisonniers. -26-4 reprise pourparlers. -9-6 assemblée nationale de Corée du Sud rejette à l'unanimité conditions de l'armistice. -18-6 27.000 prisonniers nord-coréens libérés. -27-7 armistice [...]. -5-8 début opération Grand échange. Syngman Rhee fait libérer 250.000 prisonniers nord-coréens qui refusent d'être rapatriés.
Tu m'étonnes ! Ils étaient peut-être mieux traités dans les geôles alliées que comme simples citoyens de leur propre pays !...