bina bang a écrit :
Pierma a écrit :
... et de façon plus curieuse la localisation géographique : il y a eu des secteurs qui sont restés à l'abri de la Grande Peste. L'Ardèche, il me semble, par exemple. Il y a comme cela des taches vierges sur la carte. (Soit que ce secteur ait fait interdire toute entrée d'étrangers, soit qu'il était naturellement très isolé. Et en fait, plutôt l'addition des deux facteurs.)
Mais je crois qu'en 1348 il s'agissait d'un premier choc microbien, donc très meurtrier.
Je n'ai jamais lu cette infos, bien qu'Ardèchois. Surement dans les hameaux isolés de la montagne, la vallée du Rhône, elle, a été durement touchée. Mais le cas de Milan est célèbre pour avoir été épargné, de même que la Pologne.
La peste avait disparu depuis un petit millénaire dans la région. Avec cependant des contacts sporadiques avec les populations asiatiques où elle était endémique. L'un des intérêts annexes de la peste noire c'est de nous fournir un point de comparaison avec les chocs microbiens amérindiens. On comprend nettement mieux ce qui a pu se produire.
En ce qui concerne la Peste Noire de 1348, c'est véritablement un choc microbien. Elle avait disparu d'Europe depuis le VIIe siècle (Peste de Justinien) et diverses études ont démontré qu'il ne s'agissait pas le même souche. Par ailleurs, il semble en effet que les zones isolées ont été assez épargnées, contrairement aux zones de grands passages, notamment tout ce qui se situe le long des zones fluviales et des grands axes routiers, là où les marchandises et donc les hommes circulaient le plus. L'Ardèche a beau se situer aux sources de la Loire et être traversée par la rivière qui lui donne son nom, elle a toujours été plutôt à l'écart (à notre époque, d'ailleurs, elle n'est même plus desservie par la moindre liaison ferroviaire... hormis le petit train touristique entre Tournon et Lamastre !). L'isolement a des inconvénients... mais aussi des avantages dans certaines circonstances.
Les livres de compte de Givry, en Saône-et-Loire, sont particulièrement éclairants sur la catastrophe et donne une bonne image des dégâts (voir page Wikipédia sur la commune, c'est suffisamment explicite). Et c'est... effrayant !
Sinon, la constatation est basique mais effectivement : un individu bien nourri résiste mieux aux maladies. D'autre part, dans les milieux aisés du XIVe siècle, le principe de la contamination a été compris assez vite et certaines personnes ont compris la nécessité de s'isoler pendant un temps. Les pauvres gens succombent les premiers aux épidémies, c'est d'ailleurs toujours le cas.
Quintero a écrit :
Atlante a écrit :
Et c'est aussi prouvé par la recherche génétique (je me suis penchée là-dessus à travers un tout autre travail). Il y a bien eu acculturation au judaïsme (en Chine, en Ethiopie, au Kazakhstan) de peuples non sémites.
Les juifs éthiopiens ou d'origine éthiopienne ont des origines anciennes du Moyen-Orient à l'image de beaucoup de juifs. Qu'il y ait eu acculturation n'empêche pas qu'ils ont aussi des racines de la région d'origine des juifs.
...
Atlante, je crois, parlait plutôt du fait qu'il n'y a aucune différence génétique entre éthiopiens qu'ils soient juifs ou chrétiens. Alors qu'il semble que l'on retrouve des différences (et des ressemblances) en Europe et moyen orient entre juifs et non-juifs.[/quote]
Je disais que la recherche génétique a prouvé que les juifs éthiopiens, kazakhs et chinois n'avaient AUCUNE ascendance sémite (mais il faut bien qu'à un moment ou un autre, leurs ancêtres plus ou moins lointains aient fréquenté des gens du Proche-Orient).
En revanche, la recherche génétique a prouvé que ashkénazes, dont les tribulations sont plus que complexes, ont bel et bien de lointains ancêtres venus du Proche-Orient, mais en nombre réduit. Il me semble (je n'ai plus tout ça exactement en tête) qu'ils descendraient de quatre grandes ancêtres, en particulier, mais à quelle époque, ça...