En fait, en Histoire, on constate la présence d'une entité politique, puis sa disparition. A ce moment, la question est : a-t-elle été vaincue par plus fort qu'elle ou s'est-elle désintégrée de l'intérieur ? La recherche des causes est toujours un exercice stimulant, mais il est toujours facile aux historiens de plaquer leurs préoccupations du moment pour trouver des explications.
Les causes internes sont d'autant plus difficiles à trouver que souvent, les sources manquent pour déterminer avec précision la situation économique, si tant est qu'aujourd'hui, on sache comment fonctionne une économie ! ou la situation "morale" : le peuple vit-il dans la crainte des envahisseurs, se révoltent-ils contre ses gouvernements ?
En plus des empires Romains, voici quelques exemples d'entités sur laquelle le concept peut être interrogé :
- Le monde arabe de la conquête turc à la décolonisation
- l'empire ottoman lui-même, l'homme malade de l'Europe
- l'empire chinois
Enfin, une autre entité sur laquelle il serait bon de s'intéresser est l'Europe Centrale et Orientale : Pologne, Hongrie et petits Etats satellites de la Renaissance aux temps modernes. Ces grands Etats du Moyen Age se sont fait proprement dépecer par leurs voisins et à ce qu'il semble, toute la région, coincée entre les Ottomans, les Mongols puis les Russes, et le "drang nach Osten" allemand, a décroché de l'Europe occidentale, connaissant même une rétractation urbaine. Pour illustrer l'impuissance politique, les Polonais parle de leur Diète, où aucune décision n'a pu être prise durant le siècle qui a précédé les partages.
D'un point de vue économique et culturel, il semble que la région s'est spécialisée dans les matières premières et l'élevage de chevaux, préférant acheter les produits artisanaux, puis industriels aux Occidentaux. Les imbrications politiques compliquaient les luttes sociales : ainsi, dans l'empire habsbourgeois puis austro-hongrois, le suffrage universel ne peut être décrété, à cause de l'opposition des Hongrois arc-boutés sur leurs privilèges face aux Roumains, Tchèques et Slovaques.
Cette période se conclut avec la fin de la Première Guerre Mondiale, où les nations peuvent prendre leur essor.