Merci de vos réponses éclairées.
> Faget
Une courte remarque Prévôt, quand vous parlez de sédentarisation de cultures et de cheptel, là nous sommes dans le néolithique, ce qui fait environ 25 000 après Lascaux.
On rejoint, là aussi, la notion de "début" de sédentarisation, de culture et d'élevage.
J'ai toujours été assez étonné, dans mes lectures, que l'on classe si facilement cette période dans le chalcolithique.
Comme pour la question de la numération, on est en droit de supposer qu'un "Aurignacien", un peu plus observateur que les autres, à pu déduire que le blé sauvage de l'époque était tout de même plus vigoureux dans le coin où il avait attaché la femelle mouflon dont la fumure avait enrichi le sol.
Quel élément démentira la probabilité que cela se soit réellement passé ?
Était-ce déjà de la culture et de l'élevage ?
À ce qu'en disent les paléontologues, il y a 30 000 ans, leur cerveau était le nôtre.
Des recherches récentes, à partir de restes de grains de blé calcinés, font bien reculer certaines dates considérées généralement jusqu'ici comme repères. Les travaux de G. Willcox et de J. Pouilloux du CNRS de Lyon sur les types de blés utilisés il y a 9250 ans en orient (Sumer ?) font état de deux variétés, l'une sauvage et l'autre, domestique (Il y avait donc déjà du domestique
) :
"En s'appuyant sur d'autres indices, notamment la présence des adventices, les auteurs proposent une origine de l'agriculture s'effectuant plus tôt que les estimations antérieures ne l'envisageaient, et pouvant être datée peu de temps après la sédentarisation des chasseurs-cueilleurs, c'est à dire entre 12 000 et 10 500 ans".
On est loin du chalcolithique, et plutôt dans le paléo supérieur …
(Pourquoi pas chez les Aurignaciens dans quelques années ?)
> Panzermeister
Vous serez content d'apprendre que, si mes souvenirs ne me trahissent pas, il existe un objet néanderthalien portant des rainures que l'on explique généralement par un comptage de quelque chose... mais l'on ne sait pas quoi.
C'est vrai, merci de me le rappeler, j'avais eu lu quelque chose là-dessus. Dommage que les recherches n'aient pas été plus poussées sur des points aussi précis et tangibles.
Mais ça ne fait que renforcer la question.
> Le vieux
Y avait-il nécessité pour eux de savoir compter ? serait la première question que je me poserai
Effectivement, c'est une question que l'on peut se poser.
Pour des poètes, sûrement pas nécessaire, mais obligatoire pour ceux qui ont fait évoluer leurs connaissances pour "vivre mieux". La classique motivation : se fatiguer moins pour obtenir plus - dans le sens "meilleur habitat, même provisoire, meilleure nourriture et meilleure conservation (fumage ou séchage) de ce qu'on a eu du mal à obtenir.
> Skipp
Et effectivement comme l'a écrit Le vieux, généralement, leur vocabulaire comprends des nombres jusqu'à 20 maxi (les 10 doigts+les doigts de pieds) pour ensuite dire un mot équivalent à beaucoup.
Oui. J'ai eu lu ces références à 1 – 2 – 3 puis beaucoup …
Cela ne m'a jamais convaincu, pas plus que 10 avec les deux mains ou 20 avec les pieds.
On compte ou on ne compte pas, mais si le processus intelectuel est lancé, on trouve toujours des moyens d'arriver au but.
Il y a également des systèmes basés sur le nombre 60 parmi les peuples qui utilisaient leurs phalanges pour compter...
D'ailleurs nos systèmes numériques sont soit basés sur un système décimal ou soit un système vigésimal...
Quand à 60 avec les phalanges, ça pressentait peut-être la base 6 inventée par les Sumériens il y a 8 ou 9 000 ans pour dénombrer sur des tablettes d'argile (en cunéiforme élémentaire) le nombre de chars de blé (et des gerbes qu'ils contenaient), qui passaient en direction des plus grands greniers de l'empire.
Le scribe/compteur (qui ne savait pas écrire, et pour cause !), un peu fatigué par les coins verticaux qui se suivaient, décida (avec l'accord du chef de la Compta
) qu'il ferait un coin horizontal sur la tablette, dès qu'il y avait 6 coins verticaux.
Et tant qu'à faire, 6 traits verticaux quand il y aurait 6 coins horizontaux.
Et comme il ne savait toujours pas écrire, il y apposait ensuite sa bague servant de sceau vérificateur avant cuisson de la "comptabilité" pour pérennisation.
Ce ne serait que pour matérialiser les conditions de l'achat et de la vente du grain que "l'écriture" fit surface pour enregistrer les tractations entre les acteurs économiques.
Et la Bourse de Sumer s'en trouva améliorée.
Alors, la question bassement matérielle se repose une nouvelle fois :
Pourquoi pas avant ?
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