Shinji a écrit :
En tout cas au départ j'avais compris cette question de la sélection naturelle appliquée à la sexualité comme une affaire comportementale (de condamnation des comportements n'assurant pas les chances maximales de survie de l'espèce, par la reproduction en l'occurrence), plutôt que comme une affaire nécessairement génétique.
C'est bien plus compliqué que cela. Il faut souvent réfléchir en tenant compte du fait que nous sommes les vecteurs de nos gènes, si je puis me permettre. Ce sont nos gènes qui voyagent au travers les générations. Nous, nous ne faisons qu'une partie du voyage, une toute petite partie.
Bien, maintenant regardons du coté de l'organisation sociale. Dans certaines sociétés animales, il n'y a que quelques reproducteurs, le reste du clan/tribu/meute ne participe pas à la reproduction. C'est le cas chez les loups ou seul le couple alpha se reproduit. Le reste de la meute ne sert qu'à augmenter les chances des rejetons issus de cette union. Dans une telle société, un taux élevé d'animaux homosexuels serait plus un avantage qu'un inconvénient.
Dans d'autres sociétés, il y a un mâle dominant et de nombreuses femelles reproductrices. Dans une telle société, c'est l'homosexualité masculine qui serait un avantage. De tels mâles ne participants pas à la "bataille" pour la reproduction, ils permettent de diminuer les pertes et d'augmenter les chances de survies des rejetons de leurs frères (donc, un pool génétique très proche du leur).
Chez les humains, la situation a évolué au fil du temps. On présume qu'à l'époque des pré-humains, la structure sociale devait être très proche de celle des groupes de primates comme les chimpanzés, les gorilles ou les bonobos.
Chez les humains, la situation a évolué en fonction du régime alimentaire.
Il faut bien comprendre que lorsque le régime est fortement carné, l'enfant ne peut être sevré que vers 6-7 ans. C'est la raison pour laquelle on pense que durant le paléolithique et le mésolithique la structure familiale devait être 1 mâle pour 3 ou 4 femelles, plus les enfants. Chaque femme n'ayant qu'un enfant tous les 7 ans, on peut penser que chaque femme a donc 4 ou 5 enfants pendant sa vie. Lors des grandes glaciations, on sait que le régime était carné à plus de 90%.
La cuisson de la viande permet de la digérer plus tôt, vers 4 ou 5 ans. Donc, durant le mésolithique, le nombre d'enfants par femme à du diminuer. Donc, le nombre de femmes par mêle reproducteur.
Au néolithique, les céréales permettent de préparer des bouillies. On peut donc sevrer les enfants vers 12-15 mois (sevrage complet, sans plus aucun apport de lait maternel) comme actuellement. Ce qui donne la possibilité d'avoir une nouvelle grossesse assez rapidement et un enfant tous les ans. La structure familiale s'est donc rapprochée de celle que nous connaissons actuellement. Avant le néolithique, il semble donc que l'homosexualité masculine ne soit pas un problême vis à vis de la société. On contraire, on peut même penser que ce serait un avantage pour l'évolution.