Narduccio a écrit :
PS: faudrait-il écrire Homo sapiens erectus et Homo sapiens sapiens ou Homo erectus erectus et Homo erectus sapiens .... ?
Le premier type décrit l'emporte sur tous les types de l'espèce :
Homo sapiens erectus.
Cap a écrit :
1ère hypothèse. Cela veut dire que l’évolution s’est « bloquée » il y a 50.000 ans. Pourquoi pas là aussi, mais peut-on affirmer si facilement que la sélection naturelle et sélection sexuelle ne s’appliquent plus à l’homme moderne depuis 50.000 ans?
Au contraire, elle ne cesse de s'appliquer et le type
sapiens en découle, tel quel depuis des dizaines de milliers d'années.
Cap a écrit :
On pourrait par exemple considérer que l’homme est arrivé à un cul de sac évolutif, une sorte de summum.
Il n'y a pas de summum. Juste un optimum de rendement dans un milieu donné. Si le milieu change ou si le rendement est dépassé, la forme périclite. Le cafard et le lombric constituent aussi des optimums.
Cap a écrit :
grâce à l’élargissement du bassin qu’elle permet et donc l’accouchement d’un bébé au cerveau en quelque sorte « disproportionné »
Nos bébés humains n'ont pas de cerveau disproportionné par rapport aux bébés chimpanzés. Ce n'est qu'en vieillissant que la capacité crânienne humaine devient disproportionnée par rapport aux chimpanzés.
Cap a écrit :
Il me semble que, s’agissant de la sélection naturelle, dans la mesure où la technologie a largement permis à l’homme (ou à la plupart d’entre eux) de s’affranchir des contraintes de son milieu, il est plausible que ses effets soient devenus très faibles ou plutôt marginaux.
Tout ce qu'accomplit l'homme est naturel. Le plastique et les centrales nucléaires sont aussi naturelles que les barrages des castors nord-américains et que les termitières de toute forme. Rien de "contre-nature" ou de "surnaturel". "Artificiel" est un terme abusif pour distinguer ce que la nature ne peut produire sans présence humaine.
Le gratte-ciel et l'arbre opèrent, peut-être, une sélection naturelle, directe ou indirecte, sur l'homme.
Cap a écrit :
Mais je persiste à penser que l’intelligence est également fortement favorisée, pour ce qui concerne sapiens, par la sélection sexuelle et que cela explique peut-etre que celle-ci soit devenu le trait le plus marquant de l’évolution de notre espèce à travers les âges (d’ailleurs, je ne crois que très peu au hasard évolutif, et si un caractère particulier d’une espèce triomphe de la sorte, c’est généralement qu’il constitue un avantage évolutif sélectionné d’une façon ou d’une autre). Et là, il me semble qu’il existe une très grande différence entre la femelle et le mâle sapiens. Si le male recherche effectivement la « beauté » chez sa partenaire (car cette « beauté » correspond en réalité à un ensemble de signes de capacité reproductrice (d’où le développement de certains caractères sexuels secondaires chez sapiens) (et qui favorise donc la sélection des gènes mignon), la femelle sapiens, elle, s’attarde de façon assez relative sur cet aspect physique.
Arf !
Cap a écrit :
Ou en tout cas de moins en moins depuis que la « force brute » semble être devenu un peu moins un gage de survie, pour la femelle elle-meme et sa progéniture. Ce qui permet au male sapiens d’attirer la femelle, c’est peut-être certes son coté mâle (le gars musclé pour simplifier à l’extrême) mais surtout les multiples signes qui l’identifient comme étant potentiellement dominant et efficacement protecteur. Et c’est là que l’intelligence est perçue par la femelle comme un très grand avantage. Elle permet au male de s’adapter à son milieu et donc de faire vivre sa famille, d’accéder au pouvoir (aujourd’hui à l’argent), bref, à la dominance sociale. Celle-ci semble en effet plus aujourd’hui garantie par cette intelligence que par la force brute.
Je dirais plutôt que, comme tout bon primate social, nous opérons une sélection sociale. Et que cette sélection sociale favorise les facteurs socialement avantageux, c'est-à-dire, selon les époques et les cultures, un mélange de phénotypes et de prouesses physiques et intellectuelles, dont les manoeuvres politiques (au sens le plus primate possible) ne sont pas les moindres.
Et que l'intelligence (ou la beauté) ne serait sélectionnée qu'indirectement, comme facteur concourrant à la promotion sociale. Donc reproductive.
Cap a écrit :
Bref, tout ça pour dire que j’ai du mal à croire que l’évolution se soit brutalement arrêtée à Cro Magnon. Pour moi elle a continué, grâce à la sélection sexuelle, après cro-magnon, et continue encore, même si j’ai parfaitement conscience que c’est plus que difficile à prouver.
Il n'y a aucune raison qu'elle s'arrête.
Cap a écrit :
2de hypothèse. Cela peut vouloir dire également que 50.000 ans sont un laps de temps bien trop court pour que les forces de l’évolution darwinienne puissent jouer, ou en tout cas être facilement visibles. Ici, l’argument me parait assez puissant. Mais pour être honnête, je n’ai aucune idée de la vitesse de l’évolution darwinienne et soupçonne qu’il n’y a pas vraiment de loi en la matière.
Je subodore la même chose que vous. Cette vitesse est parfois suffisante (ascendants de tous les organismes vivant aujourd'hui), parfois pas (espèces éteintes).
Cap a écrit :
Si cro-magnon et l’homme moderne sont identiques, cela ne fait toutefois que repousser un peu plus loin le problème. Le passage à l’homme, que j’appellerai moderne, a-t-il été brutal ou très continu ? Et quelle est la cause de ce passage ? On évoque souvent le langage. [...] Mais quand celui-ci est-il apparu ?
Vu l'existence de cultures préhistoriques de taille des pierres, avec transmission intergénérationnelle, je crois que le langage accompagne les premiers hommes.
Cap a écrit :
En fait je me pose toutes ces questions depuis la vision d’une émission il y a un ou deux ans dont j’ai malheureusement oublié le nom (peut-être l’odyssée de l’espèce) mais qui était parrainé par Copens et réalisé par, je crois, un certain Malaterre. On y voyait un erectus accoucher d’un petit sapiens… tout simplement. Cela m’avait d’abord faitbeaucoup râler car il me semblait qu’il s’agissait d’un raccourci, certes pédagogique, mais tout de même très trompeur. Et puis en y réfléchissant, je me suis demandé si cela était si idiot que cela et comment au juste la transition s’était-elle véritablement passée. Par la suite, les histoires d’eve africaine unique n’ont fait que raviver mes interrogations. J’atteins peut-être mon seuil d’incompétence (je ne suis qu’un curieux) mais j’avoue parfois être un peu perdu.
Disons que comme les caractères
sapiens sont dissociés entre eux chez les plus vieux pré-
sapiens, on peut estimer qu'ils sont apparus indépendamment ou successivement pour se retrouver réunis, en fin de compte, en un seul individu dont la mère pouvait éventuellement présenter, elle, uniquement des caractères
erectus.
Ajoutons que des "sapiens" sortis d'Afrique vers 100.000 av. J.-C. se sont reproduits avec des "erectus" vivant depuis très longtemps en Chine et que leurs descendants actuels ont hérité de caractères faciaux typiques de leurs ancêtres sinanthropes (dents "en pelle" et pommettes saillantes dont s'enorgueillissent quelques paléontologues chinois).
C'est comme si un jour l'humanité n'avait plus qu'une couleur de cheveux. On se demanderait quand elle serait apparue mais soupçonnerait-on que pendant des millénaires, plusieurs couleurs de cheveux ont parfois coexisté dans les fratries et se sont parfois succédées dans les familles ?
Aujourd'hui, les caractères typiquement "erectus" ont disparu, mais ils ont longtemps coexisté avec des caractères typiquement "sapiens", peut-être au sein de fratries, et peut-être ces caractères se sont-ils succédés au sein des familles.
Et de toute manière, dites-vous que tout cela a commencé par un bouillon bactérien. Il faut bien qu'à un moment ou un autre un organisme génère une forme mutante et monstrueuse pour passer d'une "méduse" ou d'un poisson à l'homme.