Yoyo :
Mes sources en fait viennent de mes cours donnés à l'université de Bruxelles par le professeur M. Groenen (Docteur en Préhistoire). Malheureusement cela vous fait une belle jambe car vous ne pouvez vérifier mes propos

.
Cependant, je tiens à éclairer certains points. Quand j’affirmais que l'homme n'était pas un opportuniste, je ne faisais nullement référence à l'Australopithèque qui lui ne fait pas partie du Genre Homo.
Personnellement je suis convaincu que nos ancêtres appartenant au genre Homo n’étaient pas opportunistes, du moins exclusivement.
Pourquoi ?
Au Paléolithique archaïque en Europe, durant la phase 3 (1 000 000 à 600 000 ans), on a mis au jour différents gisements appartenant à l’Homo erectus évolué. Ces gisements indiquèrent que l’homme y est resté un certain temps.
La provenance de la matière première est toujours locale. Celle-ci se distribue dans un rayon de 5 km maximum autour du site. C’est le plus souvent du silex, il y a donc un choix. Ainsi nous pouvons parler d’une tradition dans la matière première.
Les Hominidés à cette époque ont structuré leur espace, le plus souvent en bordure d’eau (Rivière ou lac).
A Isernia La Pineta (Sud Italie), site daté par paléomagnétisme vers 700 000 ans, on a
retrouvé un véritable pavage en bloc et en dalle mêlé de défenses d’éléphant. L’espace domestique est donc couvert d’une superstructure maintenue par ces défenses.
A Solheilac (Haute-Loire), site daté vers 900 000 par convergence des donnés paléontologiques, paléoclimatiques et paléomagnétiques, on a retrouvé un véritable mure (35 m longueur, 2 de largeur et 1,5 de hauteur) de protection érigé à l’aide de blocs de pierre et de défenses d’éléphants. On pense que cette superstructure devait être un paravent. L’homme a dû rester un bon moment sur ce site. L’homme est fidèle à l’espace qu’il occupe.
A Atapuerca (Espagne) dont un des gisements, la Gan Dolina daté vers 800 000 ans par l’Uranium, on a retrouvé sur une superficie de 6 m² une quantité énorme d’ossement d’animaux. On évalue à 5 tonnes de viandes amenée sur place (l’aire de boucherie). L’analyse tracéologique des os a montré des stries de décharnement, de désarticulation ainsi que des fractures permettant d’extraire la moelle.
Les gestes sont organisés et régulièrement répétés. Cette activité de débitage/dépeçage a bien été étudiée.
Enfin dernière observation allant dans le sens d’une homme chasseur non opportuniste : il y a un choix dans le gibier chassé.
A Isernia, c’est principalement le bison, l’éléphant et le rhinocéros que l’on a retrouvé. A Soleilhac, la chasse était orientée vers les jeunes adultes cerfs.
Avec tout ces faits en tête, j’imagine assez mal un homme errant dans les plaines à la recherche d’un cadavre fraîchement mort. Il n’aurait pas le temps de construire un habitat demandant un investissement considérable.
Comment expliquer 5 tonne de viande traitée retrouvée à Atapuerca si l’homme était un charognard ?
Comment expliquer que celui-ci se permette de faire un tri dans le gibier mort qu’il trouve par chance ? Un vrai opportuniste ou charognard prendrait tout ce qui lui tomberait sous la main, non ?