Personnellement, je ne suis partisan d’aucune théorie. Je remarque cependant :
1) S’il faut rechercher une culture ancienne commune à tous les premiers IE au moment de leur migration, et selon tout ce dont j’ai pu avoir connaissance...cela ne peux être que la culture du dolménisme ( Et ses variantes en hypogées ou structure tholoïdes en petit appareil ). C’est en effet la seule culture préhistorique commune entre l’occident européen et le sub-continent indien. Ces deux contrées représentent précisément les deux pôles dominants de cette culture.
C’est aussi, comme l’ont démontré des chercheurs indiens, la seule culture à l’origine de l’indo-iranien pour l’ïle de Ceylan.
De plus, du côté européen, elle coïncide remarquablement avec le berceau des langues germaniques, tel que le conçoivent des linguistes spécialistes de ces langues. La langue germanique ne trouve aucune origine crédible du coté des langues slaves ou des anciennes langues de l’europe centrale. A cette nuance près que les langues dites « celtiques » ( Je préférerais « galates » ) ont manifestement fortement influencé le germanique continental ( Dont le haut-allemand ). C’est pourquoi certains aspects germanisants se retrouvent dans le breton ou le gaélique.
2) Du côté de la France, j’ai repéré dans la toponymie actuelle une couche en corrélation avec le territoire des dolmens ( Aquitaine exceptée, qui aurait représentée l’ultime refuge de la même langue ). Cette couche de mots suffixés en –ga(s), -guès, -go(s) ( épurés bien entendu des mots latins connus de la même catégorie ), se retrouvent ( au moins au niveau de l’homonymie ) sur de nombreux toponymes en Inde ( Mais je ne dispose pas d’une toponymie indienne suffisament serrée pour en faire une statistique significative ). J’ajoute pour finir, qu’observée « à la louche » et toujours dans la toponymie moderne, la catégorie que je viens de vous citer est encore relativement fréquente dans des pays comme la Lithuanie, la France, l’Espagne, la Grèce..et par contre devient aussi rare que la neige en plein soleil quand on s’enfonce en Europe centrale.


A gauche nombre de toponymes/1000 km2, à droite nombre de monuments dolméniques/1000 km2.
3) Les théoriciens des kourganes ou des agriculteurs continentaux semblent avoir privilégié le facteur « proximité géographique » en échaffaudant leurs hypothèses. C’est négliger, que plus encore durant la préhistoire, on circulait beaucoup plus vite et surtout avec plus de sécurité sur la mer que par la voie continentale. Ce qui est un facteur peu négligeable en matière de migrations, et expliquerai que l’on retrouve des indo-européens un peu partout. D’après ce que j’ai lu quelque part, bien des colons agriculteurs auraient parfois fini dans la marmitte des autochtones..Enfin ces théories pêchent par un usage excessif des notions de « -pré, protopeuples » qui finissent par ne plus reposer sur des faits établis :–D’une part, qu’aucune kourgane n’a été présente ou a laissé de traces sur le sol indien ( Pourtant si conservateur, en dépit des ravages de monuments durant la période musulmane ) devrait perturber la belle assurance de ces théoriciens ( L’un d’eux n’a-t-il pas déclaré «
tous ceux qui ne pensent pas comme moi sont précisément ceux qui ne sont pas au courant du dossier »...dossier qu'il a ensuite complété avec des considérations de plus en plus complexes sur des cultures que ne reconnaissent pas les savants indiens)..par contre des tumulus contenant des chars ont été retrouvés bien après les débuts de notre ère en Thrace grecque -Du côté des thèses anatoliennes, les nombreux emprunts au proto-sémitique ne sont pas plus probants. Remarquons que les arméniens ou les hittites ont eu les sémites pour voisins immédiats . Cela ne préjuge pas d’une même origine géographique pour les ancêtres de ces deux peuples. De même que le dolménisme syro-palestinien, arménien, caucasien ( Il y en a aussi des traces signalées en Iran ) a bien peu de chances d’être né dans cette région par « l’opération du Saint-Esprit ».
4) Reste une question peu négligeable : l’origine des langues slaves ? – Soit on privilégie une hypothèse « paléolithique » et l’on en déduit que les familles IE auraient commencé à se former dès l’aurignacien...et qu’en conséquence il en aurait subsisté plusieurs foyers géographiquement isolés..Soit encore nous pouvons songer à une forte influence culturelle des indo-européens sur les peuples des steppes..influence du sud vers le nord, et non l’inverse ! ( Il faut préciser aussi que la plupart des langues slaves divergent des langues d’europe centrale, sur des points grammaticaux qui n’ont rien a voir avec une influence mongole...et donc qu’il y a bien peu de chances que les slaves se soient formés à proximité ).Concernant les tokhariens, on admettra que leur culture du bronze prendrait plus volontier sa source du côté de l’Inde, et que leur présence aux abords du Tibet et du Pamir était très probablement motivée par la prospection minéralogique et le commerce...Ils auraient pu très tôt influencer la culture d’Andronovo. Ce qui ne va pas concernant les langues IE : On y défini un modèle initial...au tout début comparaison entre le latin et le dorien, voisins immédiats au niveau géographique et sans doute peuples plus ou moins apparentés au départ...avec un langue sanscrite déja peut être influencée par le grec et qui possède aussi de nombreux aspects originaux, et encore le vieux haut allemand en décalage chronologique avec les autres langues. Même le gothique du IVème siècle de notre ère pouvait déja, lui aussi avoir été passablement influencé par le latin et le grec )...et finalement, de fil en aiguille, on forme une vaste famille en réunissant des langues qui n’ont plus grand chose en commun ( lexique pour le moins original du gallois, suffixes et prononciations des langues slaves et d’europe centrale, sans aucune parentée explicable avec le modèle initial..). Il faudrait peut-être s’intéresser davantage aux langues « non indo-européennes » pour mieux comprendre les langues « indo-européennes » et apercevoir qu’elles forment parfois un sous ensemble commun ?